Je suis quelqu’un d’impatient. Et c’est une véritable croix à porter parfois. Alors j’ai mis en place dans ma vie quelques règles et astuces pour éviter que cela devienne trop contraignant.
J’ai lu sur psychologies.com (mais pourquoi je lis des trucs pareil, moi ?) que pour le coté négatif, « L’impatient est un être sous pression. Normal, il bouillonne à l’intérieur, ce qui le rend irascible et agité » et pour le coté positif, « L’impatient à la caractéristique de s’intéresser à mille et une chose, avoir du goût pour le changement et l’inconnu, ne pas s’encroûter dans ses habitudes et ses certitudes qui sont alors de puissants antioxydants de l’esprit. »
Être impatient, un problème
Pour bien comprendre ce que signifie en mon sens « impatient » et ce que cela peut me coûter au quotidien, je vous livre ci-dessous quelques situations qui expriment clairement cette contrainte :
En cuisine
Attendre que l’eau des pâtes boue (on en est là). Puis attendre que les pâtes soient cuites. Puis, les égoutter, les mettre dans un plat, puis mettre une sauce, etc. L’enfer. Trop long.
- Résultat ? C’est croquant, mais ça passe !
Le shopping
J’ai envie d’un jean « relaxed » maintenant et pas demain. J’irai donc avant le boulot, pendant ma pause déj, en sortant du boulot, quitte à y revenir après, mais j’aurai mon jean aujourd’hui. Je ne vous parle même pas d’attendre les soldes pour avoir la pièce que je veux à moitié prix.
- Résultat ? Je suis a découvert, mais je ne suis pas frustrée.
Dans mes projets :
« J’en ai marre de mon taf », « J’en peux plus de mon appart« . Ce ne sont pas ces phrases là que vous entendrez chez l’impatient, mais plutôt « j’ai envie de faire le tour du monde », « j’ai envie de changer de quartier ». Ici, on se rattache à l’impatient l’on mentionnait plus haut, celui qui s’intéresse à mille et une chose. « Cette impatience-là est incompatible avec la plainte et les « râleries » puisqu’elle est fondée sur la croyance inconsciente qu’il y a toujours plus intéressant, étonnant, drôle ou réjouissant à venir ». Mais alors, attendre et prendre le temps de réfléchir à un projet solide et concret et économiser pour ce dernier ?… Trop long.
- Résultat ? Je plaque tout et je pars au Mexique (si, si, je l’ai fait). C’était chaotique, mais ça l’a fait.
Quand j’attends une réponse
Tu connais la fille qui fait « F5 » 15 fois en une minute parce qu’elle attend un mail ? Je ne quitte pas mon téléphone des yeux tant que je n’ai pas ma réponse.
- Résultat ? Je loupe le 3/4 des conversations ou du film, parce que j’ai les yeux rivés sur mon téléphone.
Les régimes
Autant vous dire que les projets de longue haleine du type « si tu as une alimentation équilibrée et que tu fais du sport, d’ici un an tu verras les résultats », ne sont pas pour moi. Je veux être mince la semaine prochaine.
- Résultats : la raclette, le rosé et les planches de charcuteries se sont installées entre mon ventre et mes cuisses en faisant un détour par mes fesses pour y croiser le kebab de retour de soirée (non, mais merde, t’as plus 15 ans !)
Prendre une décision
Je prends des décisions très vite, parfois tranchantes, parfois les mauvaises, parce qu’une situation latente et incertaine me tue à petit feu.
- Résultat : je dois régulièrement jongler avec des regrets. Mais j’avance aussi très vite. Au travail, c’est souvent une qualité, dans ma vie personnelle, moins.
Économiser :
Économiser pour un projet à court terme et voir les bénéfices de ma frustration (oui, parce qu’économiser pour une dépensière, c’est frustrant), OUI. En revanche, économiser pendant 10 ans pour avoir un apport pour un appartement que je vais mettre 25 ans à rembourser (25 ans!!!), c’est NON.
- Résultat ? Je suis locataire, et je n’ai pas un euro de côté (mais je connais tous les restaus de Paris!)
Et le plus douloureux… L’amour :
« Attends ça fait 48h qu’on se voit, le mec n’a toujours pas parlé de moi à sa mère quoi ! » Ah, bon, c’est normal, bon ok. (Et une fois qu’il veut m’épouser après 4 ans de relation : « Hoho, ça va un peu vite non ? Mais c’est un autre problème). Alors je caricature évidemment, mais je hais attendre sa réponse à mon message, je hais les « on se voit » qui traîne encore et encore, je hais ne pas savoir ce qu’il pense et devoir attendre que cela fasse suffisamment longtemps qu’on se connaisse pour avoir des discussions profondes…
- Résultat : souvent, je veux précipiter les choses et je fous tout en l’air. Alors que je ne suis même pas plus engagée sentimentalement que ça. Et donc, je suis toujours célibataire (mais je vais bien).
Et bien évidemment, je vous passe :
Les files d’attente, les services longs au restaurant (« Non est pas bien la à boire un verre, j’ai la dalle, bordel »), Eurodisney, Pink Mama -« THE » place to be- de Paris (non mais 1h d’attente pour une pizza, sérieux?) ou encore, la 8e saison de Games of Throne. Mais il y a pire, le shampoing : mettre l’huile de ricin un quart d’heure avant sur les pointes, puis un shampoing, deux shampooings, le soin… Jon Snow a eu le temps de faire 4 allers-retours entre le nord et le sud. Et last but not least, les gens en retard pendant que TOI tu attends comme un con (coucou mes potes que j’aime).
Un problème, des solutions
Heureusement à bientôt 32 ans (c’est demain, n’oubliez pas de me souhaiter mon anniversaire hein!), j’ai grandi, j’ai mûri et j’ai appris à gérer un peu plus tout ça.
On se détend !
Tout d’abord j’ai appris à me détendre, pour permettre à la cocotte-minute que je suis, de redescendre lorsque le stress de l’impatience me rend folle. J’essaie de faire de la méditation régulièrement, du sport (même si c’est juste aller marcher), de m’octroyer du temps pour moi pour ne rien faire et laisser mon esprit s’évader (écrire, lire, regarder un film, etc) et de m’occuper l’esprit sur un autre sujet quand c’est nécessaire.
Exemple : au lieu de rester chez moi, toute seule, à attendre « son » message, je sors avec des copines boire des verres (Du coup, je lui donne plus de nouvelles, ça le rend fou, il écrit. Fuis moi, je te suis et tout le tralala. Qu’on est con.).
Faire des projets
Les impatients s’ennuient vite, se lassent vite. Alors j’essaie d’avoir toujours de nouveaux projets. Pour ma part, le blog est une évasion parfaite, car il met mon cerveau à contribution en permanence. Il me donne des projets sur lesquels me reposer et relâcher cette tension : de nouvelles idées d’articles, de nouvelles catégories, le faire évoluer, etc.
Si vous ressentez un certain ennui, dû à l’impatience (et j’insiste là-dessus), ne remettez pas en cause toute votre vie, mais ayez conscience d’avoir besoin de projets, de bouger, de rencontrer des gens. Alors bookez un vol pour Barcelone ou inscrivez-vous à un cours collectif quel qu’il soit.
Attention, si vous n’êtes pas de nature impatiente, creusez un peu plus pour savoir d’où vient cet ennui, je vous recommande dans ce cas de lire l’excellent livre de Raphaëlle Giordano « Ta deuxième vie commence quand tu comprendras que tu n’en as qu’une ».
Prendre sur soi
Et oui, il faut parfois aussi, se remettre un peu en question, d’où l’importance de se connaître que je mentionne souvent dans mes articles. Ne reproduisez pas vos erreurs (je ne dis pas que c’est facile, parfois encore, le naturel revient au galop). Quand vous sentez que vous allez faire quelque chose par impatience, arrêtez-vous, prenez une grande respiration et prenez du recul. Imaginez que vous observez la situation au microscope, de loin. Et vous verrez alors le ridicule de la situation.
S’organiser
Évidemment, une bonne organisation, permet d’anticiper et de limiter le temps d’attente (et la dépense de budget inutile) : calculer les temps de trajets pour éviter d’attendre entre chaque métro, prendre ses billets en avance pour éviter les escales, faire les magasins en heures creuses, etc.
Repousser vos limites
Fixez-vous des objectifs à court terme, car en voyant les résultats cela vous motivera à repousser votre limite.
- Faites un régime sur une semaine.
- Économisez sur deux mois (et oui magie, magie, finalement mettre ces 50 euros de coté, n’était pas si frustrant et vous pouvez vous payez cet aller retour à Berlin, sans culpabiliser).
- Attendez une journée pour acheter ce jean, vous n’en aurez peut-être finalement plus envie.
- Essayez de cuisiner un bon plat qui prend du temps, une fois par semaine.
Forcez-vous à repousser l’échéance de consommation de l’objet de votre impatience. D’effort en habitude, vous vous sentirez beaucoup mieux.
10 comments
Hiiiii, je suis une éternelle impatiente aussi ! Mais je cherche quelques petits moyens pour décrocher et me détendre !
https://la-parenthese-psy.com/
Ahaha et oui que c’est compliqué de gérer cette impatience, j’espère que mes petits conseils t’aiderons ! Et l’important et surtout de trouver ce qui nous correspond 🙂
Merci, ça m’a fait du bien de me retrouver un peu dans tes lignes et voir que je n’étais pas seule. J’adore ton style d’écriture.
Merci beaucoup
C’est fou ce que j’ai l’impression de me lire à travers tes lignes. Je ne me croyais pas si impatiente que ça mais il faut croire que si, moi je découvre des choses ;). Mais bon, je suis plus dans « l’impatiente qui a mille et un sujets d’émerveillement ». Malgré tout, je pense que ça a du bon aussi ce petit côté impatient, ça permet de vivre, de sauter des caps plus facilement.
Très beau article en tout cas !
Tu as les bons côtés de « l’impatient », explore les à fond !! Ravie que tu te retrouves dans ces lignes 🙂
Wow le poste date un peu, mais je me reconnais tellement dans ce témoignage. Je déménage quasiment tous les ans depuis 10 ans à cause de ça, j’ai très peu d’argent de côté et en ce moment je m’agace parce que je n’ai toujours pas vendu ma voiture alors que l’annonce est en ligne depuis 24h… Et on en parle de l’attente de bébé pendant 9 mois ? Elle devait naître aujourd’hui mais bien sûr bébé fait de la résistance. Elle commence déjà à me tester. Mais sérieusement je commence à me rendre compte à quel point parfois ça peut me gâcher la vie. La méditation aide un peu. Tout ce qui aide à se vider l’esprit, car je suis incapable de vivre le moment présent.
Bonjour,
Je me reconnais tellement dans ce profil. exemple: je dois me présenter à un nouvel emploi, et bien déjà le rendez-vous deux jours après est trop tard, il faudrait presque que je l’ai le jour même.
Après c’est l’entretien (entre-temps je me pose mille questions du style, bizarre d’avoir un rdv deux jours après? doivent-ils voir d’autre personnes?) va falloir attendre une réponse que je souhaite bien évidemment directement après l’entretien. Autre exemple: mon homme me propose un petit séjour, il me faut pas une heure pour sauter sur l’ordi et être pendant des heures à la recherche de ce fameux petit séjour. Bref, parfois cela me gâche la vie dans le sens ou il faudrait que je relativise et arrêter d’être dans la précipitation. Tout vient à point à qui sait attendre. Mais plus facile à dire qu’à faire. Heureusement, mon homme est d’un calme et me rassure et à chaque fois me dit, Stop calme y a pas urgence. Le plus difficile pour moi est aussi au boulot car dès qu’on me demande de faire quelque chose, je saute alors qu’il n’y a aucune urgence et que je pourrais terminer ce que je suis occupée à faire.
Merci pour votre post, je m’y reconnais tellement. Il a su m’aider à comprendre mon problème. C’est clairement l’impatience !
On dirait que ce article a été écris pour moi , il m’a énormément aider merci