Quel ouvrage littéraire vous a initié au féminisme ? C’était le thème de la soirée Book Club organisée chez Mona by My Little Paris. Nous vous livrons aujourd’hui ces belles références et inspirations pour en savoir un peu plus sur le féminisme.
Citation sur le féminisme :
« Moi le pouvoir aux femmes, je n’en ai rien en à foutre. Ce que je veux, c’est l’égalité, la justice, le partage, et alors ça, je le veux très fort. » Autrement dit, Marie Cardinale
Le féminisme c’est quoi ?
Des ouvrages féministes : oui, mais pas seulement.
Agir comme si personne n’allait nous mettre de freins. Comme si les conditions n’existaient pas ? Ignorer les regards, les remarques, les obstacles, s’insurger de l’arrogance et du mépris plutôt que s’en plaindre. Se moquer d’un comportement sexiste plutôt que le subir ? Marguerite Duras avait cette force de caractère qui lui permettait de ne pas se laisser déstabiliser et tracer sa route. Inspirante.
Alors, on lit quoi pour s’inspirer ?
La servante écarlate, Margaret Atwood
Autrement dit, Marie Cardinale
« Dire que je suis écrivain, c’est quelque chose ! C’est à la fois prétentieux parce que l’écrivain est vu par le public comme un personnage mythique (et dieu sait que je ne suis pas mythique, que je suis faite de chair et d’os!) et c’est une trahison parce que, un écrivain, c’est masculin (et dieu sait que j’ai des fesses et des nichons et un sexe de femme!). »
Une chambre à soi, Virginia Woolf
« La plus grande gloire pour une femme est qu’on ne parle pas d’elle, disait Périclès qui était, lui, l’un des hommes dont on parlait le plus. »
King Kong Théorie, Virginie Despentes
« Parce que l’idéal de la femme blanche, séduisante mais pas pute, bien mariée mais pas effacée, travaillant mais sans trop réussir, pour ne pas écraser son homme, mince mais pas névrosée par la nourriture, restant indéfiniment jeune sans se faire défigurer par les chirurgiens de l’esthétique, maman épanouie mais pas accaparée par les couches et les devoirs d’école, bonne maîtresse de maison mais pas bonniche traditionnelle, cultivée mais moins qu’un homme, cette femme blanche heureuse qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, celle à laquelle on devrait faire l’effort de ressembler, à part qu’elle a l’air de beaucoup s’emmerder pour pas grand-chose, de toutes façons je ne l’ai jamais croisée, nulle part. Je crois bien qu’elle n’existe pas. »
Quand la beauté fait mal, Naomi Wolf
« Réveil: un verre d’eau coupe-faim, la balance qui affiche les kilos en trop, le miroir et le décompte des rides, le masque hydratant, le gant de crin sous la douche, et les frigues rien-à-se-mettre. Midi: elle avale un oeuf dur, fonce au gymnase, court chez le coiffeur. Dîner en ville : salade en guise de hors-d’oeuvre, hors d’oeuvre en guise de plat et cigarette en guise de dessert. Coucher: re-verre d’eau, re-balance, re-crème…On la croyait enfin libre. On la retrouve dans la plus surprenante des prisons: son propre corps! Comment en est-elle arrivée là? »
L’amant, Marguerite Duras
Marguerite Duras avait 15 ans et demi lorsqu’elle rencontra, en Indochine où elle vit avec sa mère, veuve, et ses deux frères, tous deux plus âgés qu’elle, un banquier chinois, jeune et riche. Ils tombent éperdument amoureux et commencent une relation faite d’amour et d’argent, difficilement qualifiable de relation saine et stable. Durant cette période Marguerite doit faire face à la honte, à la peur, à la jalousie et doit parvenir à trouver sa place au sein d’une famille où il est difficile de s’imposer.
« Je sais que ce ne sont pas les vêtements qui font les femmes plus ou moins belles ni les soins de beauté, ni le prix des onguents, ni la rareté, le prix des atours. Je sais que le problème est ailleurs.Je ne sais pas où il est. Je sais seulement qu’il n’est pas là où les femmes croient. »
Le complexe d’Icare, Erica Jong
« Et pourtant les hommes tiennent pour acquis que tout refus de la part d’une femme fait seulement partie du jeu. Du moins bon nombre d’hommes, sinon tous. Quand ils disent « non », c’est non. Quand c’est une femme, cela signifie oui, ou peut être (au minimum). C’est même devenu une bonne plaisanterie. Et petit à petit, les femmes se sont faites à cette idée et ont fini par y croire aussi. »
Beauté Fatale, Mona Chollet
« La confusion des genres entre mode et culture, information et publicité est d’autant plus digne d’attention qu’elle se double d’une offensive idéologique majeure. Déguisant l’agressivité commerciale en philanthropie, ou plus exactement en philogynie, elle véhicule le présupposé selon lequel les femmes occidentales, aujourd’hui, ont tout gagné : elles ont obtenu l’égalité, vaincu le machisme, tout va bien dans le meilleur des mondes, et, pour fêter ce remarquable succès, elles ont bien mérité une nouvelle paire d’escarpins. »
Les gros mots, Clarence Edgard-Rosa
Pourquoi » féminisme » est-il encore considéré comme un gros mot ? Comment s’y retrouver dans la jungle des courants féministes ? Les Spice Girls ont-elles piétiné l’héritage militant du girl power ? Comment s’expliquent les inégalités salariales entre les hommes et les femmes ? Qu’est-ce que le mansplaining, le slut shaming, l’empowerment ? Toutes ces questions trouvent des réponses claires et décalées dans Les gros mots.
Une apparition, Sophie Fontanel
« Comme c’est étrange, n’est-ce pas, ce peuple de personnes teintes qui n’ont pas la moindre notion de ce qui se trame derrière leur apparence trompeuse ? Quelqu’un d’autre en nous, ou plutôt un autre nous-même, vieillit à notre place. »
Manifeste et proclamation de Louise Michel aux citoyennes de Paris
« Les hommes sont des lâches ! Nous l’avons vu dans les deux journées à jamais mémorables, où leurs talons seuls étaient visibles ; j’avais cru un instant que je pouvais me fier à eux, il n’en est malheureusement rien. Un millier de citoyennes comme moi, et la révolution serait faite ; du courage donc, et laissez pleurnicher vos femmelettes de maris. Je veux la paix à l’intérieur, quant à l’extérieur, je ne vous dis que ça. »
Les Culottés, Pénélope Bagieu
« A cette époque, les maillots de bain pour femmes sont d’encombrants costumes, lourds et inconfortables. Le rigorisme victorien conduit même l’Australie à leur interdire la baignade en plein jour jusqu’en 1903. Annette est bien placée pour le dire : le maillot de bain a été pensé pour tout sauf pour se baigner. Elle commence donc à réfléchir à une tenue qui rendrait les femmes libres de leurs mouvements dans l’eau, bricole un prototype comme elle peut et choisit de l’étrenner alors qu’elle est invitée à nager devant la famille royale à Londres. L’assemblée est outrée, mais Annette vient sans le savoir de révolutionner la vie des femmes. (à propos d’Annette Kellerman) »
Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir
« Ainsi la femme indépendante est aujourd’hui divisée entre ses intérêts professionnels et les soucis de sa vocation sexuelle; elle a peine à trouver son équilibre; si elle l’assure c’est au prix de concessions, de sacrifices, d’acrobaties qui exigent d’elle une perpétuelle tension. »
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