Mettez du piment dans votre vie !
Nostalgiques du Mexique, les cenotes du Yucatan et les déserts arides de Chiuahua vous manquent ? Vous adorez la convivialité des mexicains et manger des plats aussi authentiques que relevés ? Ou bien vous avez juste vu Coco, le dernier film estampillé Disney, et vous avez eu envie de vous mettre à la « moda mexicana » sans avoir à prendre l’avion ?
Quelle que soit votre situation, cette sélection saura faire votre bonheur en recensant les meilleures cantines et débits de boissons aux accents mexicains de la capitale. Et que les gringos passent leur chemin ! Ici pas de tacos pour touristes mais de vrais plats aztèques, comme au pays. Un dépaysement à 9000 km de distance qui fleure bon les vacances, les mariachis et les sourires ensoleillés qui réchauffent le cœur d’un Paris souvent gris. Car après tout, pour reprendre un fameux slogan de mai 68, il y a sous les pavés la plage…
¡ Que copado !
La Zicatela
La Zicatela, c’est une des plages sud-américaines les plus réputées dans le milieu des surfeurs. Mais c’est également un haut lieu de ripaille parisien pour les amateurs de bonne bouffe aux accents exotiques. Depuis 2003, le chef Pepe et son équipe accueillent les affamés comme de vieux copains. Très rapidement à l’aise dans cette ambiance orangée como a la casa, on se réchauffe autour d’un pozole (soupe traditionnelle à base de porc ou de poulet pimentée, citronnée et « cacahuazintlée » c’est-à-dire épaissie d’une variété de maïs doux à gros grains blancs). S’il reste encore de la place après cela, on n’oublie pas de goûter les quesadillas de nopales (au cactus) et les tamales (pâte de maïs cuite dans des feuilles de bananiers). À faire glisser d’une Tek paf en guise de digestif (voire de plusieurs gracieusement servies si Pepe vous a trouvé gentils…).
Anahuacalli
À deux pas de l’Institut du Monde Arabe, les sonorités hispanophones qui s’échappent de cette festive auberge espagnole ne sauraient tromper notre flair. Pas de doute possible : l’intensité du brouhaha n’a d’égal que la sapidité des larges plâtrées amoureusement remplies. Cette “maison au bord de l’eau” (en aztèque) promet ainsi un raz-de-marée de saveurs de l’entrée au dessert. Du Cochinita Pibil (porc longuement mijoté dans une nage de piment rouge roucouyer, d’haricots, de riz et d’avocat) au Mixiotes (gigot d’agneau au chile ancho et cuit à l’étouffé), sans omettre la Salpicón (salade de bœuf, concombre, coriandre, avocat et fromage), on teste des alliances uniques et authentiques. Et ce n’est pas un hasard si cela rime avec fantastique !
¡ Salud !
La Mezcaleria
Un adage mexicain nous apprend que « Para todo mal, mezcal ; para todo bien, también ». Il faut dire que cet alcool fumé et complexe, cousin cool de la tequila, offre aux foies les plus aguerris un aperçu liquide du paradis. Pas étonnant donc qu’un bar clandestino de la capitale en est fait sa mono-maniaquerie. Dissimulé derrière les portes de l’hôtel 1K, La Mezcaleria déploie un décor kitsch et une carte mettant à l’honneur cette eau-de-vie à base d’agave et de tecol (larve de la plante) fermentés. À expérimenter pur ou en cocktails élaborés, infusé à l’estragon ou au piment, le mezcal c’est un peu du Mexique comme vous ne l’avez jamais bu…
13 boulevard du Temple 3e. Du mardi au samedi de 18h à 2h.De 5 à 20 au verre. 12Euros le cocktail.
La Candeleria
Avis aux apiphobiques : dans ce speakeasy particulièrement cosy du Marais vous allez vite oublier votre peur des insectes en essayant celui qui a fait la renommée des lieux. Une guêpe verte délicieusement piquante de par ses associations de tequila, concombre, coriandre, agave, citron vert et piment. D’ailleurs, ici, on s’amuse à repousser ses limites en allant à la rencontre de créatures locales comme le Pombero (condensé de vodka, Chartreuse, Galliano, citron jaune et petits pois). Ou encore de l’envoûtante Pata Sola (Bourbon, Fernet, sirop de gomme, mousse au fruit de la passion et orange bitters) dont les effluves éthyliques vous transporteront au pays de l’imaginaire débridé des chupacabras et autres Lloronas.
52 rue de Saintonge, 3e. Tous les jours de 18h à 2h. Cocktails entre 8 et 14 euros.
Distrito Frances
Comme le résume joliment la philosophie de l’endroit, Distrito Frances est « une taquería proposant des recettes traditionnelles de mamacitas mexicaines » délayées à la sauce tricolore. Un voyage gustatif à mi-chemin entre les tacos et le bœuf bourguignon, la gastronomie et la comida de calle. En témoignent le ceviche de lieu noir ou le burrito feta crémeuse, carottes rapées et frijoles. Mais ce qui nous fait réellement succomber c’est cette sélection de bières, de la Negra Modelo à la Ocho Reales Pilsner, en passant par la Dia de los muertos Amber. Rare de l’autre côté de l’Atlantique.
¡ Andale !
Bocamexa
Pour manger un bon mexicain rapidement et sans se ruiner, pas la peine d’aller chez Chipotle. On préférera bourlinguer rue Mouffetard afin de s’envoyer ce que bon nombre jugent être « les meilleurs burritos » de Paname. Copieusement garnis de produits frais et relevé à souhait, ils valent bien leurs cousins tacos, cuisinés maison tous les matins à partir de savoureux coeurs de rumsteck. Notre recommandation pour les papilles les plus téméraires : El Super Luchador. Une lutte magistrale entre poulet mariné Pibil et chorizo caliente aidé de poivrons grillés et d’une crème de piment fumé. De quoi mettre K.O la concurrence !
Los Guëros
Vous rêvez juste de vous poser entre amis avec une bière et un bol de guacamole maison ? Los Guëros deviendra vite votre nouveau refuge ! Et même si le nom de son enseigne désigne affectueusement les peaux claires et les blonds (souvent les expatriés au Mexique) cet endroit déborde d’une joyeuse mixité et d’une générosité affirmée. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un œil aux assiettes, où les spécialités de street food forment de salivants dômes plein de couleurs. Une fois votre soif étanchée, on prédit donc que ne résisterez pas longtemps aux tortas (sandwichs chauds au poulet pané) ou aux « Chilaquiles de Mole », plat signature des lieux à base de tortillas frites et d’une sauce intégrant plus de 70 ingrédients dont du chocolat.
El Nopal
C’est souvent derrière les devantures les plus insignifiantes que se nichent les collations les plus marquantes. Preuve en est avec ce rade, à l’image de la plante grasse à laquelle il emprunte son nom : discret mais icônique. Car, de l’avis des foodistas ayant écumé les pitances à empoter de la capitale, on tient là l’un des meilleurs burróns qui soit, abondement chargé de haricots rouges, de tomates fraiches, de riz fondant, de viande hachée et marinée ainsi que de fines lamelles d’avocat wrappés dans une tortilla de blé tiède. À apprécier sans modération, posé au bord du canal avec vue sur les écluses.