Pour avoir une pêche d’enfer et la banane toute la journée
Vous reprendrez du dessert ? Qu’on se le dise : quand il fait plus de trente degrés dehors, on pense avant tout à se désaltérer avec un verre de rosé piscine ou une pinte de limonade fraîche. Mais, même si l’envie de manger se fait moins pressante au moment des beaux jours, on résiste difficilement à un plaisir sucré.
D’autant que l’été est la saison idéale en matière de diversité alimentaire. Au marché, vous pouvez en effet mettre presque tous les fruits et légumes que vous voulez dans votre panier ! Et vu la quantité de bienfaits que ceux-ci nous apportent, on aurait bien tort de s’en priver…
Exit les desserts chocolatés, dans un souci de légèreté autant que de gourmandise à l’approche de la canicule, nous vous avons donc concocté une juteuse sélection, ultra-vitaminée, à base des fruits d’été les plus appréciés. Alors pas de quartiers (d’orange) : à vos cuillères, prêts, savourez !
ABRICOT
Le BOM de la boulangerie Bo
Oubliez l’oranais qui vous étouffe avec sa pâte feuilletée trop grasse et ses abricots noyés dans le sirop et la crème pâtissière. Optez plutôt pour le BOM, explosif entremets de la belle maison Bo.
Avec son sablé pistache/armoise (une plante herbacée proche de l’absinthe), ses abricots rôtis au miel de fleurs de thym, sa mousse au riz toaster, son biscuit pistache/pignons de pins et son coulis d’abricot, il sublime subtilement le fruit dans un mélange de saveurs inédit. En plus, il ressemble à un petit bijou ambré, ce qui le rend absolument désirable !
85 bis Rue de Charenton,12e. Tous les jours sauf le mercredi de 7h à 20h.
ANANAS/MANGUE
Un sorbet chez Berthillon
Qui dit été dit besoin de faire baisser la température. Et cela passe généralement par un sorbet. Par conséquent, direction le meilleur glacier de la capitale, le célèbre Berthillon. Depuis 1954, l’entreprise familiale propose plus de 70 parfums de sorbets et de glaces, parfois bi-goût.
Mais toujours fabriqués de façon artisanale, élaborés avec des matières premières de choix. Gage de qualité, la maison imagine également de nouvelles créations en fonction des arrivages et des saisons, à l’image du tiramisu fraise. Bien que, personnellement, on ne peut s’empêcher de mises sur les valeurs sûres, comme l’ananas ou la mangue. Petits igloos savoureux aux teintes festives, à laisser fondre sous la langue.
29-31 rue Saint-Louis en l’Ile, 4e. Du mercredi au dimanche de 10h à 20h.
BANANE
Le Banana Split de Louie Louie
Louie Louie : une référence au tube de Richard Berry ? Ou aux glapissements orgasmiques que l’on pousse en dégustant les plats de cette néo-trattoria ? Dans la lumière tamisée de ces murs datant de 1640, les pizzas se révèlent délicieusement provocantes, les profiteroles érotiquement charnues.
Et le banana split, graal pratiquement introuvable au menu des restaurants parisiens, tout simplement merveilleusement lubrique. Il faut dire que sa phallique banane se dévoile sous un épais déshabillé de chantilly fouettée à la main dans la cuisine, accompagnée de boules de glace fraise, vanille et chocolat, que recouvre un coulis de chocolat chaud carrément cochon. A rougir de désir.
78 rue de Charonne, 11e. Tous les jours de 12h à 14h30 et de 19h à 23h30
CERISE
Le clafoutis chez Stohrer
Les puristes crieront peut-être à l’hérésie mais tant pis. Certes, le clafoutis, clouté de griottes au sirop, de la mythique pâtisserie de la rue Montorgueil ne suit pas la recette classique. Mais sa pâte sablée croustillante, son appareil aux oeufs parfaitement croûté et son petit côté caramélisé en font un bonbon magistralement revisité.
Généreusement garni en cerises (avec noyaux, la base!) il se prend à pleine main et on s’en régale assis sur un banc ou posé sous les tonnelles. Un délice régressif qu’on peut facilement s’offrir avec son argent de poche (3,60 euros).
51 rue Montorgueil, 2e. Ouverts tous les jours de 7h30 à 20h30.
FIGUE
Une tarte fine aux figues de Frédéric Lalos
Le MOF (Meilleur Ouvrier de France) est réputé pour ses pains de tradition et d’exception. Mais, étrangement, c’est avec sa tarte aux figues qu’il nous a définitivement conquis. La faute à cette fine pâte feuilletée sur laquelle s’alanguissent de replètes figues de Sollies issue de l’agriculture Bio, imbibées d’un suave voile de sirop. Pas trop sucré, pas trop bourratif, juste une sensation de bien-être exquis de la première à l’ultime bouchée… Et on s’avoue vaincu de plaisir.
FRAISE
Le Baba à la fraise de « Des gâteaux et du pain »
S’il y a bien un fruit qui a la cote auprès des petits et des grands, c’est sans hésitation la fraise. En confiture, en barquette, gobée sur le bord d’un chemin lors d’une balade à vélo ou d’une escapade dans le jardin de papy, cette écarlate douceur symbolise une enfance qu’il ne faut pas bafouer.
Heureusement, on peut compter sur la boulangerie/pâtisserie de Claire Damon pour la transcender avec un baba imbibé de jus de fraise, fourré d’une crème légère à la vanille et glacé de coulis de fraise. On en reste… bah, baba quoi.
63 boulevard Pasteur, 15e. Tous les jours sauf mardi de 9h à 20h (18h le dimanche)
FRAMBOISE
Le cheesecake framboise/chocolat blanc de Berko
Il y a des tranches de cakes que l’on aimerait voir tous les jours, surtout s’ils sont originaires de chez Berko. Des cupcakes aux cheesecakes en passant par les cakes design, fantaisies thématiques de pâte sucrée, Berko sait allier le beau et le bon.
Soignant les alliances, mariant des tandem goûteux et gourmands (framboise/chocolat blanc donc, mais aussi nutella/banane ou le plus audacieux schtroumpf/passion), cette pure officine américaine sait également user de la poche à douille pour réaliser des desserts aux décors sophistiqués. Rien à redire : c’est du grand art qu’on a presque de la peine à dévorer.
23 rue Rambuteau, 4e. Tous les jours de 11h à 19h30.
MELON
Version glacée chez Grom
Je s’appelle Grom. Retenez bien ce nom car il pourrait bien devenir votre nouveau repaire si les mets gelés ne vous dé-freezent pas. Aucun froid entre nous : que ce soit avec ses sorbets, ses glaces ou ses granités, Grom a toujours su nous faire fondre.
Notamment avec son melon, délice estival par excellence, qui nous transporte en une cuillerée sous le soleil d’Italie où il est cultivé. En plus, pour ne rien gâcher, le melon est très riche en caroténoïdes qui aident à bronzer tout en préservant son summer body. Le pied !
19 rue Soufflot, 5e. Tous les jours de midi à 21h30
MÛRE/CASSIS
Un pavlova de My Pavlova
Inventée et popularisée à la fin des années 20 en Australie lors de la venue d’une célèbre ballerine russe à qui elle doit son nom, la Pavlova est aujourd’hui une friandise tendance. Pas étonnant donc que la nouvelle boutique de la brigade Ô Gâteau en ait fait sa spécialité, classique ou revisitée mais toujours parfaitement maîtrisée. Au point qu’on en deviendrait nous-même mono-maniaques de ce macaron de meringue, coiffé de ganache montée et de fruits frais venus chaque matin de Rungis.
7 rue des Prêcheurs, 1er. Du mardi au dimanche de 10h30 à 20h.
MYRTILLE
Un Blueberry de la boulangerie Utopie
Aussi ronde et bleue que la baie dont elle s’inspire, la création de l’Utopie côtoie l’idéal gustatif. Il y a des accents de paradis dans le Blueberry, avec son dôme azuré renfermant compoté et mousse de myrtille vanillées, trônant sur un divin divan de sablé pressé et savamment salé. Un bonbon sphérique à la chair juteuse qui n’a, par conséquent, pas grand’chose à envier au fruit dont il est le dérivé façon entremets.
20 rue Jean-Pierre Thimbaud, 11e. Du mardi au dimanche de 7h à 20h
PÊCHE
La pêche Melba de Bouillon Chartier
Ce dessert est la définition même de la gourmandise. Loin d’être un péché, cette pêche Melba se présente dans son plus simple appareil, certes, mais ce n’est pas exhibition qui fait l’extase. Sa rusticité bistrotière n’a d’égal que le régal que procure cette pêche de vigne coupée, pochée dans un sirop et couchée sur un lit de glace vanille.
Et si vous ajoutez par-dessus une vaste ombrelle de chantilly maison, comme le veut la tradition, vous oublierez vite son apparence négligée. Alors on se dépêche d’aller la déguster sur les banquettes de Bouillon Chartier.
7 rue du Faubourg Montmartre, 11e. Tous les jours de 11h30 à minuit
POMME
Déclinaison Tatin à la Closerie des Lilas
Clairement, la tarte Tatin n’a plus rien d’une erreur culinaire, surtout depuis que le chef de la Closerie, William Lamagnère, a entrepris de perpétrer son mythe. Avec lui, les quartiers de pommes deviennent tourbillon de lamelles caramélisées qui, petit secret inédit, sont ensuite laquées d’huile d’olive. S’ajoute alors une quenelle crémeuse, touche supplémentaire de générosité. Ce qui donne à l’ensemble un fondant sans pareil. Une merveille à tomber dans les pommes, bien sûr.
171 boulevard du Montparnasse, 6e. Tous les jours de midi à 14h30 et de 19h à 23h30.
Bonus : LAVANDE
En sorbet chez Scaramouche
Il y a comme un parfum de Provence aux abords du Sacré Coeur. Pour cause : l’artisan glacier le plus réputé de Montmartre s’est fait une mission d’amener un peu de la chaleur et des saveurs du Sud au sein de la Butte. Et ce grâce à des glaces au lait cru, œufs Bio et ingrédients frais insolites, tels le romarin, le géranium, la graine de fenouil ou… la lavande. Habituellement utilisée en cosmétique ou pour embaumer les placards, la fleur se décline ici en un bouquet succulent. Bref, à tous les coups, Scaramouche fait mouche.
22 rue la Vieuville, 18e. Du mercredi au dimanche de 11h à 20h.
BON APPÉTIT !