Un peu de culture en novembre ? Le froid est arrivé (ah bon ?), il est grand temps de quitter les terrasses et de s’autoriser quelques sorties culturelles (ça ne peut pas faire de mal), ou encore se lover dans un plaid avec un bon bouquin !
Le meilleur de la culture mode et féministe à Paris , c’est ici !
L’EXPO – Comédies musicales, la joie de vivre au cinéma
En 2016, le brillant et lumineux film de Damien Chazelle, La La Land, a remis ce genre un peu désuet au goût du jour. Pourtant, de Fred Astaire aux héroïnes de Jacques Demy, de West Side Story à la vaisselle virevoltante de La Belle et la Bête, le chant et la danse n’ont cessé d’émailler les oeuvres les plus cultes du Septième Art.
Chantre de la musique, la Philharmonie troque ses studios d’enregistrement pour ceux de tournages hollywoodiens. Et chausse donc ses derbys de claquette pour vous entraîner dans une folle ronde chronologique, rétrospective d’un mélange des styles faussement naïf mais toujours empreint d’une pétulance joyeuse.
Bref, cette exposition saura apporter du baume au coeur de la grisaille automnale.
LE FILM – Les veuves
Avant même de connaître le scénario, on est séduit par l’équipe ayant travaillé sur ce court-métrage. Déjà, derrière la caméra, il y a le réalisateur oscarisé de Twelve years a slave. Un ponte qui s’entoure de l’auteur à l’origine du trépidant (voire déboussolant)Gone Girl, ainsi que d’une nuée de stars aux jeux plus époustouflants les uns que les autres.
Notamment un quatuor d’actrices badass, incarnant quatre veuves fortes et déterminées. Après la mort de leurs époux dans un braquage qui a tourné au carnage, ces quatre femmes aux vies bien différentes décident de s’unir pour achever le projet de leurs maris et rembourser les dettes qu’ils leur ont laissé en héritage. Si le plan est amoral, les intentions sont respectables, nous faisant ainsi osciller entre l’affection et l’admiration pour ces mères endeuillées. Prouvant aux exprits étriqués qui en doutaient encore que la femme n’a pas besoin des hommes pour accomplir ses desseins et prendre son destin en main.
LA PIECE DE THEATRE – Don Juan est une femme !
Et si Molière, en écrivant sa pièce sur un coureur de jupons invétéré, avait inversé les sexes et fait de son personnage, non pas un homme… mais une femme ? C’est cette idée farfelue, mais pas si saugrenue, que soutient Isabelle, auteure et metteuse en scène. Dans l’adaptation qu’elle entend monter sur les planches, le rôle principal sera tenu par Clémentine, féministe et révoltée contre le patriarcat ambiant. Un choix qui ne va pas plaire du tout à Pascal, macho décomplexé, ainsi qu’aux autres mâles de la troupe. De même qu’il va faire naître tensions et questionnements de genre au sein de la compagnie.
Avec un humour décapant, quasi-corrosif et des répliques cinglantes, cette pièce dans la pièce nous fait réfléchir sur la ténacité des clichés que l’on peut apposer aux différents sexes. Alors pourquoi une femme fatale qui ne s’attacherait à aucun sentiment nous semblerait si choquant ?
Jusqu’au 29 décembre. Les jeudis, vendredis et samedis à 21h30 – Au Théâtre Clavel(3 rue Clavel, 75019 Paris) – Réservations ici, bande annonce là.
LE CONCERT – Festival BBmix
Depuis 2005, le BBmix fait partie des rendez-vous incontournables pour les explorateurs musicaux. Ici se croisent en effet groupes légendaires et émergents, locaux ou internationaux, avec un seul point commun : être des défricheurs de sons. Pour sa quatorzième édition, le festival déroule ainsi une programmation hétéroclite balayant un vaste spectre de symphonies audacieuses et aventureuses.
Créations inédites, instruments insolites, acoustiques atypiques, exotiques ou simplement curieuses, ce ne sont pas des concerts mais bien des expériences qu’il vous est offert de vivre. Que ce soit avec le label Saravah qui se voit revisité par le compositeur (et compagnon de Brigitte Fontaine) Areski, les jazzys Recyclers et Borja Flames.
Avec la collaboration unique entre la formation française The Dead Mauriacs et l’artiste visuel/DJ Evan Crankshaw. Ou avec les arrangements hybrides et fascinantes d’Endless Boogie ou du groupe Disappears. De quoi élargir vos horizons musicaux et, par extansion, vos découvertes humaines…
LE LIVRE – La femme brouillon
Que l’on soit mère ou encore exempte du fardeau infantile, que l’on désir un jour procréer ou que l’on soit hermétique à cette idée, toute femme/fille s’est interrogée sur les obligations maternelles et les tâches pesantes qui incombent à la maman au terme d’un long processus de neuf mois qui modifie votre statut social à jamais.
Et pourtant, souvent, l’envie de tout envoyer valser, retrouver sa liberté d’être indépendant de sa progéniture se fera sentir. Que se passera-t-il alors ?
C’est ce à quoi Amandine Dhée répond, dans un ouvrage drôle et délicieusement cathartique. Refusant d’être réduite à un ventre et ainsi dépossédée de son identité, elle, la femme brouillon assume d’anéantir l’injonction de mère parfaite, (dé)vouée à ses bambins.
Et livre un texte aussi épanouissant que déculpabilisant, dont la lecture fluide et empathique soignera le baby blues de certaines tout en l’évitant aux autres !
De Amandine Dhée – Editions Gallimard