Un peu de culture à Noël ? Pour cette sélection de décembre, nous avons croisé nos envies de sorties culturelles à faire entre amis ou en famille avec des idées cadeaux pour vos proches (ou pour vous même).
Parce que la magie de Noel réside dans ces moments passés en famille ou entre amis. Alors quoi de mieux qu’une sortie culturelle à faire ensemble ? Nous avons également glissé dans cette sélection quelques idées cadeaux à mettre sous le sapin.
Aller voir l’expo de Jean-Michel Basquiat / Egon Schiele
Cerné par le Bois de Boulogne, l’imposant navire de l’art contemporain réunit en ses calles d’exposition deux figures de proue de l’art brut et scandaleux. Un duo qui, bien que séparé par presqu’un siècle d’intervalle, possède bon nombre de points communs. Leur style primitif, leurs modèles anguleux, leurs sujets morbides et leur ascension fulgurante comme leur production abondante malgré une mort prématurée.
Car si leur disparition à 27 et 28 ans (l’un de maladie, l’autre d’overdose) a mis un coup d’arrêt à leur œuvre d’une intensité mutuellement inédite pour leur époque, les deux artistes ont amorcé un tournant dans leur genre respectif avec un langage graphique bien à eux. Expressionnistes à leur degré, hantées par la mort à l’excès et révoltées plus que jamais, les peintures du français Basquiat comme celles de l’autrichien Schiele n’égaient certes pas notre hiver. Mais elles rappellent la vacuité de certains aspects de notre monde et la profondeur d’autres : de quoi repartir sur de bonnes bases en vue des résolutions de la nouvelle année.
Savourer un classique du cinéma italien, La Strada
Vous n’avez jamais vu ce classique de Federico Fellini, sorti en 1954 ? Alors c’est le moment de combler vos lacunes cinématographiques et de réviser vos classiques en profitant de son retour sur les écrans en version restaurée, à partir du 28 novembre.
Deux heures durant, suivez le périple de Gelsomina, vendue par sa mère à un misérable saltimbanque Zampano qui la trompe et le brutalise, sur les routes d’une Italie aux mille visages. En chemin, elle rencontre Il Matto (dit le fou), un violoniste et poète qui semble être le seul à la comprendre. Un petit bijou en noir et blanc qui prend au coeur et aux tripes et qu’on ne saurait trop vous recommander !
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Aller voir le film qui sera probablement le meilleur de 2018 : ROMA
C’est avec ce film d’Alfonso Cuaron, réalisateur de Gravity et Les fils de l’Homme, que Netflix a remporté un Lion d’Or à la Mostra de Venise en septembre dernier. Clouant ainsi le bec à ses détracteurs pour qui la plateforme vidéo mondiale n’était pas un acteur légitime du septième art.
Avec son style contemplatif et une esthétique visuelle bichrome, le cinéaste mexicain nous conte avec lenteur et délicatesse l’année mouvementée, au coeur des 70’s, d’une famille de classe moyenne au Mexique. Librement inspiré de l’enfance d’Alfonso Cuaron, ce film se déroule comme une bobine de Super 8, une délicieuse soirée diapo entre rire et larmes, nostalgie et douce mélancolie.
Retomber en enfance avec Le retour de Mary Poppins
A l’approche de Noël, laissez la magie opérer avec une sortie ciné en famille. Des grands-parents aux petits-enfants, en passant par les petits cousins ou les neveux et nièces, tout le monde pourra se reconnaître dans le dernier long-métrage de Rob Marshall (Pirates des Caraïbes, Chicago,Mémoires d’une geisha…).
Que l’on connaisse ou non l’animation originale de Walt Disney (1964), on se laisse transporter avec un plaisir régressif dans l’univers fantaisiste de la plus célèbre nounou anglaise (incarnée ici par Emily Blunt). Qui revient dispenser ses morales façon comédie musicale et redonner le sourire à la nouvelle génération de la tribu Banks, dont certains membres sont sur le point de perdre leur âme d’enfant.
Se plonger dans l’oeuvre d’Agnès Varda avec le coffret DVD Tout(e) Varda
Si le 24 au soir (ou le 25 au matin, chacun son clan) le Père Noël n’a pas apporté le coffret 22 DVD d’Agnès Varda dans vos chaussons, vous aurez entièrement le droit de faire réclamation (voire d’allumer la cheminée l’an prochain, histoire qu’il se crame un peu le popotin en représaille…).
Car c’est un cadeau nécessaire que cette rétrospective des 40 années de cette réalisatrice lunaire, à la fois documentariste féministe, voix attachante des marginaux et reine de l’autoportrait. 20 longs, 16 courts (dont Cléo de 5 à 7 ou encore l’intimiste Sans toit ni loi avec Sandrine Bonnaire) ainsi que des tournages inachevés, quelques surprises et l’improbable recette de côte de bettes en gratin de Madame Agnès sont réunis dans une seule et même boîte : les cinéphiles font déjà la queue pour se l’offrir !
Prix : 119,99 euros (bref, 120 euros quoi !)
Sortir des écrans et rire aux éclats avec la très talentueuse Florence Foresti
Photo par PATRICK KOVARIK / AFP
Que ce soit dans l’intimiste petite salle de dîner-spectacle à deux pas de l’Institut du Monde arabe ou dans l’immense enceinte, habituellement réservée aux concerts, de La Villette, où qu’elle se produise les rires fusent. L’humoriste féminine la plus en vogue de ces dernières décennies, qui a construit sa légende avec pour seul accessoire un avion de Barbie, revient sur scène, trois ans après son dernier one-woman show Madame Foresti.
Avec Epilogue, la pimpante quarantenaire ne semble cependant pas mettre un point final à la belle histoire d’humour qu’elle vit avec son public. Au contraire, elle réinvestit les planches plus en verve que jamais, toujours inspirée par l’actualité qu’elle décortique de son œil cynique et de son franc-parler cinglant mais rarement assassin. En somme, Florence Foresti se savoure comme le gin : tonique. Et ses textes font l’effet d’un cocktail survitaminé qui vous aidera sans peine à surmonter l’hiver.
En prendre plein les mirettes avec un intemporel de l’histoire du ballet : Casse-Noisette
Vous penser que la troupe du Bolchoï est ce qu’il y a de meilleur en terme de danse classique, le caviar du ballet ? C’est parce que vous n’avez jamais pu assister à une représentation du corps de l’Opéra de Kiev. Heureusement, l’occasion vous est donnée de remédier à cette lacune au moment des fêtes : un bien chouette cadeau que voici !
Et de saison qui plus est, car c’est sous le sapin que se situe cette histoire d’un éveil des sens féérico-onirique, sorte d’Alice au pays des Merveilles sibérique mis en musique par le génialissime compositeur Piotr Ilitch Tchaïkovski. Ne ratez donc pas ces quelques heures de magie en deux actes, car les Etoiles ukrainiennes, emmenées par la chorégraphe Valeriy Kovtun, ne font que très rarement escale par notre capitale. La dernière fois c’était en 1964 !
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Se faire offir un moment de lecture au coin du feu
Femmes, 40 combattantes pour l’égalité
Du droit de vote à celui de l’avortement, du droit à l’éducation à la lutte pour les droits civiques et contre les violences et l’homophobie, la journaliste du magazine Causette et la dessinatrice qui coopéra pour la revue XXI s’unissent pour dresser le portrait d’une quarantaine de femmes qui se sont battues pour leurs idées.
Des femmes à imiter (ou au moins essayer de s’en rapprocher). Virginia Woolf, Simone de Beauvoir, Angela Davis, Oprah Winfrey… Au Panthéon des modèles de courage féminins, les exemples ne manquent pas. Pour chaque personnalité, on (re)découvre les combats de sa vie et des citations comme des haïkus inspirants au travers de graphismes énergiquement colorés. Comme un livre d’Histoire et d’humanité qui donne envie de s’engager.
D’Isabelle Motrot, illustré par Véronique Joffre. Prix : 9,90 euros.
Tu seras un homme – féministe – mon fils
Cette journaliste travaillant pour le mensuel Causette (décidément, on adore ce vivier de plumes talentueuses !) est partie d’un constat simple mais amer : à quoi bon s’échiner à faire de nos fillettes de bonnes féministes si nous continuons, en parallèle, à élever nos garçonnets dans le même moule patriarcal étriqué contre lequel elles devront encore et encore s’insurger, tel Don Quichotte contre ses moulins à vent ?
Par conséquent, Aurélia Blanc livre un petit manuel à l’attention des parents qui souhaitent faire changer durablement les choses et éradiquer cette insidieuse misogynie qui se passe de génération en génération, véhiculée par des petites phrases ou des petits gestes aux grands effets prospectifs. Ainsi, cessons de dire aux gamines d’être gentilles et aux gamins d’être viril (on entend d’ici Eddy de Pretto chanter Mon kid…).
De même, arrêtons de croire que si Léo joue avec les poupées de sa soeur Emma il va devenir gay ou qu’il ne doit pas pleurer « parce qu’un garçon ça ne pleure pas ». Bref, toutes ces injonctions préconçues qui perpétue ce que l’auteure nomme un « sexisme bienveillant ». Dont les premiers responsables sont les papas… mais aussi les mamans !
D’Aurélia Blanc. Prix : 15,90 euros
Becoming (Devenir)
L’ex-Première dame des Etats-Unis, Michelle Obama et sa détermination sans faille ont laissé un vide immense à la Maison Blanche – que peine à combler son ectoplasmique remplaçante Mélania Trump. Et si les avancées sociales initiées par les deux mandats de son mari Barack Obama sont jour après jour détricotés par son successeur, elle continue de tisser son réseau de popularité internationale en prenant part à de nombreuses actions, distribuant sa générosité comme si celle-ci était inépuisable.
Ce livre, entre le journal intime et le récit d’une renaissance, viendra sans aucun doute renforcer l’affection que la moitié du monde lui porte. Fourmillant de confessions, d’anecdotes et de partages d’expériences au cœur des coulisses du pouvoir, Michelle Obama dévoile sans concession sa vie de femme de Président, à la fois ordinaire et hors du commun. Des mémoires qui marqueront forcément les nôtres…
De Michelle Obama. Prix : 20 euros
Et en bonus…
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