L’année dernière, j’ai organisé un atelier d’écriture créative Bobonne, un atelier « feel-good » comme l’a surnommé Pamela, une des participantes ! Et c’est exactement l’effet recherché : que les ateliers vous fassent du bien !
Dans le cocon du concept-store Les Boudeuses et autour de quelques viennoiseries et d’un bon thé, nous nous sommes prêtées au jeu de l’écriture sur soi. Un atelier (d’écriture, donc) animé par Mathilde de Rémanence des Mots. Nous avons parlé de nous, mais pas tant que ça. Nous nous sommes surtout défoulées.
Nous avons écrit une lettre de dé-motivation ! Qu’est-ce qu’une lettre de démotivation me direz-vous ? Et bien au lieu d’expliquer à une entreprise à quel point nous souhaitons travailler pour elle (surtout qu’en général, on cherche juste un job et un bon salaire !), nous lui expliquons pourquoi nous ne souhaitons PAS travailler pour elle.
Une lettre de démotivation peut aussi être adressée à votre employeur actuel, votre conjoint, vos amis… Moi j’ai choisi de l’adresser à notre chère société patriarcale.
Je vous recommande vivement l’expérience. Envoyez-moi vos lettres de démotivation, ça fait un bien fou !
Bonne lecture !
Chère société,
Je suis au regret de vous annoncer ma décision de ne plus suivre vos diktats. Je ne veux pas, plus, être cette femme que vous avez dessinée.
Je ne veux plus rester silencieuse, je refuse de me faire appeler le sexe faible et de devoir bien me comporter. Je refuse d’être en permanence sage, polie, souriante, douce et compréhensive. Je veux pouvoir jurer quand bon me semble « putain de merde! », je veux pouvoir baiser avec qui je veux, où je veux, sans être jugée, je veux pouvoir gagner des millions sans qu’on ne pense que j’ai couché avec le patron, je veux qu’on arrête d’insulter les mères des hommes au lieu de les insulter eux, aussi j’abolis l’insulte « fils de pute ».
Je veux pouvoir gagner ma vie à la hauteur de mes compétences et non de ma jupe. Je rejette toutes vos injonctions. Je me maquillerai si je le souhaite, je ferai un 42 si bon me semble et je me moquerai des « qu’en dira-t-on ».
Je demande justice pour les femmes violées, battues, insultées, humiliées et toutes les autres. Je refuse que le mot victime deviennent un mot grossier. C’est juste un mot. Comme le rose et le bleu sont justes des couleurs.
Je me permets également d’ajouter que je ne vous rencontrerai pas avec plaisir pour échanger sur mes éventuelles compétences et ma volonté de travailler ensemble tant que vous n’aurez pas, vous, fait un pas vers moi.