Lorsque je regarde autour de moi ou que je consulte mon horloge biologique il semblerait que l’heure soit à la vie d’adulte. Acheter un appart, évoluer dans sa carrière, faire des enfants, faire du sport, manger sain et autres « joyeuseries » que nous avons assimilées à l’âge adulte.
Terminées les longues heures au téléphone à parler de ce qu’on fera « plus tard » avec notre meilleure copine, fini l’éventail de choix de vie qui s’offrait à nous. Au revoir les rêves de l’adolescence ou de jeunes adultes (mais si, vous savez ce bar qu’on a toujours rêvé d’ouvrir entre potes).
Adieu ma vie rêvée, bonjour la réalité. Dans les réunions entre amis, on ne s’autorise plus à cette douce illusion qu’est le rêve, pire encore il devient tabou. Il y a toujours Michel rabat-joie qui est là pour nous rappeler à l’ordre « oui, enfin ça c’était bien quand on avait 20 ans, maintenant il faut payer les factures ! ».
Alors, passé 30 ans, que nous reste-t’il ? Eh bien, il nous reste les « projets ». Les prochaines vacances, refaire la cuisine (quand on est proprio, sinon éventuellement acheter un lave-vaisselle – oh la la les dingos ) ou changer de boite et ce, quand on est un peu foufou (Oh la la !).
Souvent le projet « bébé » prend pas mal de place et devient un argument clé lorsqu’il s’agit de jeter les rêves aux oubliettes et ce, peu importe l’âge d’ailleurs.
Malheureux soit celui qui oserait rêver. Cet inconscient. Cet immature. Ce n’est plus de son âge.
Alors si je récapitule la vie, nous avons le droit de rêver de 0 à 27 ans (oui parce qu’à partir de 27 ans, la pression de la trentaine approche et « il est grand temps de penser à son avenir »), puis de 27 à 85 ans (environ), c’est la « vie d’adulte » autrement dit… les « projets » et les factures. Chouette alors !
Eh bien, permettez-moi de ne pas être d’accord. Peut-être qu’avec l’âge et le gain de maturité nous prenons conscience que certains de nos rêves vont être plus compliqués à atteindre. Ou que nous donnons la priorité au bon déroulement de certains projets qui sont, accordons-nous à le dire plus que des « projets » – Allo maman bobo – mais de vraies vocations, envies ou choix de vie.
Et il n’y a aucun problème avec cela. Mais pourquoi bannir le rêve de notre quotidien ? Pourquoi volontairement flageller ce qui nous a tenu en émoi jusqu’a presque 30 ans ? Bien entendu, tout comme nous, nos rêves changent, évoluent pour laisser place à de nouveaux rêves. Des rêves tout neufs qui ne demandent qu’à être réalisés. Mais des rêves quand même.
Seulement la plupart du temps le quotidien les a enfouis au plus profond de nous-même. Inconscients que vous seriez de les faire ressortir ! Et pourtant ils sont là, quelque part en vous.
Je pense que les rêves enfouis dans la trentaine se traduisent par la crise de la quarantaine. Lorsque notre frustration des 10 dernières années – celle que nous avons essayé de combler par la réalisation de « projets » – ressort et qu’elle se transforme alors en voiture de sport pour les hommes et en toy boy de 20 ans pour les femmes. Ou inversement.
Tout d’abord laissez-moi vous dire qu’il est permis de rêver à tout âge. Et qu’il n’est jamais trop tard. Effectivement certains rêves en fonction de vos obligations se préparent plus qu’à 20 ans. Ils se planifient s’organisent, parfois ils prennent du temps à se réaliser mais ils ne doivent jamais être enterrés.
Laissez vivre l’enfant qui est en vous. Celui qui s’émerveillait d’un rien. Celui qui rêvait d’être cosmonaute alors qu’il avait peur de prendre l’avion (il dit qu’il voit pas le rapport?). Ou d’être poète alors qu’il ne savait même pas encore écrire.
Laissez vos rêves murir, grandir en vous et laissez-vous aller à un peu de fantaisie. Il n’est pas trop tard, il n’est jamais trop tard. Au diable les injonctions et les diktats. Exit les doutes et les peurs. Et projetez-vous. Si demain vous n’aviez plus de contraintes, plus de freins… Que feriez-vous ?