Il paraît que lorsque l’on se met en couple, on perd un ami. Je ne crois pas avoir perdu d’ami. En même temps j’ai beaucoup d’amis. Vraiment beaucoup. Souvent je me demande lesquels d’entre eux sont réellement des amis, d’ailleurs.
Peut-être est-ce parce que les choix de ma vie m’ont forcé à prendre du recul et que j’ai pu voir ceux sur qui je pouvais compter advienne que pourra. Peut-être aussi, est-ce parce que, j’ai enfin trouvé chaussure à mon pied et que je me rattache moins à l’amour que me portent mes amis, mais plutôt à celui que me donne l’homme avec lequel je vis. Ou peut-être encore est-ce parce que la trentaine m’a apporté un gain de maturité qui me permet de prendre de la hauteur quant à la relation que j’entretiens avec les les autres (dit-elle en dégustant un Kinder Surprise). Je ne sais pas. Peut-être est-ce un peu de tout ça finalement.
Lorsque je me pose la question de qui sont réellement mes amis, il s’en suit alors une partie effrénée de « Qui-est-ce ? » dans ma tête. Mais au lieu de partir à la recherche d’un homme aux yeux marrons à lunettes et chauve, j’essaie de savoir qui de mes amis m’acceptent comme je suis. Lesquels m’estiment. Lesquels me soutiennent.
Et inversement, puisque l’amitié n’est pas à sens unique, je fais le chemin dans l’autre sens et je me demande, à mon tour, qui j’estime réellement, j’aime réellement ?
Et pour y voir clair dans tout ça, les questions qu’il faut se poser sont assez simples : si je venais à ne plus croiser le chemin de cette personne, me manquerait-elle ? Quand je suis au fond du trou, qui j’appelle ? Si j’ai besoin que quelqu’un accoure là maintenant tout de suite, qui le fera ?
Ce qui m’a permis de faire le tri et d’y voir plus clair ça a été d’observer, qui autour de moi m’avait soutenu lorsque j’ai décidé de plaquer mon CDI pour partir au Mexique ou plaquer à nouveau mon CDI pour me lancer dans l’aventure Bobonne (#passionplaquagedeCDI). Qui m’a un jour dit qu’il était fier de moi pour ce que j’étais ou j’entreprenais ? Qui crois plus en moi que moi-même ?
Ces amis-là tiennent dans un mouchoir de poche. Ils sont très peu. Mais, mon dieu, qu’ils sont merveilleux !
On sous-estime beaucoup trop le pouvoir de cette amitié. Je parle de l’amitié réelle, inconditionnelle, pure, exempte de jalousies, de rancœurs et de non-dits. Cette amitié qui dure des années, boostée à coups de souvenirs, de fous rire, de pleurs et de coups de gueule. On sous-estime beaucoup trop le pouvoir d’une personne qui sait tout de vous, qui vous comprend en un regard, qui était présente à chaque musique que vous avez aimée, chaque amoureux(se) que vous avez détesté, ou coupe de cheveux ratée.
De celles qui d’une phrase sont capables de vous faire remonter la pente lorsque même vous, vous n’y croyez plus.
De ces amitiés qu’il faut chérir plus que tout.
Parce que nous ne sommes pas faits pour vivre seuls, parce partagée, la vie est plus belle. Parce que la bienveillance envers une personne qui vous donne sa confiance est la clé de tout.
Et parce que c’est en se serrant les coudes que l’on avance, pas en se freinant les uns les autres.
A tout ceux qui se reconnaîtront, merci.