Nous sommes en 2019. Jusque-là pas de scoop. Nous sommes le 10 mars. Il y a deux jours nous étions donc le 8 mars. Tout le monde suit ?
Et bien en 2019, la plupart des gens pensent que le 8 mars est un petit caprice féminin (oui, parce que : « Ah les bonnes femmes et leurs petites crises existentielles ! ») pour se voir offrir des fleurs, des chocolats et profiter de supers promos sur les aspirateurs !
Parce que c’est « votre journée » les gonzesses ! Et puis comme ça, on peut faire des supers blagues du genre « Ah ben moi avec Bobonne, c’est tous les jours la journée de la femme hein ». Wouarf, wouarf. Gros beauf.
Alors petite rectification : le 8 mars, et ce officiellement depuis 1982 en France, c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes.
Aussi, nous n’en avons fichtrement rien à faire, des fleurs, des chocolats ou des aspirateurs. Ça fait belle lurette qu’aspirateurs et femmes ne font plus bon ménage.
Le 8 mars existe pour célébrer les DROITS des femmes. Ceux que nous avons acquis et ceux qu’il nous reste à acquérir en France et dans le monde.
Légalement, nous travaillons sur l’application des lois en général. À commencer par la mise en place de transparence et de sanctions relatives à la loi sur l’égalité des salaires. Nous souhaitons que l’IVG soit constitutionnalisée, que la PMA soit accessible à toutes, que les congés paternité soient équivalents aux congés maternité. Nous souhaitons également que le gouvernement fasse de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité en termes de budget et de traitement des peines. Car rappelons-le, 30 femmes sont décédées sous les coups de leurs conjoints depuis le début de l’année 2019. Et j’en passe, tant il y a de sujets sur la table et je ne veux pas complètement plomber votre dimanche.
Socialement, idéologiquement nous essayons de bouleverser les mentalités. Pour que les femmes puissent pleinement jouir de leurs corps, puissent évoluer librement dans l’espace publique, pour l’élimination des injonctions qui leur sont imposées. Pour que les hommes cessent de penser que le féminisme vise à les détruire. Le féminisme cherche à déconstruire un système inégalitaire. Ce n’est pas la même chose. Nous avons le droit d’être en colère, de nous indigner.
Aussi nous avons besoin que vous, messieurs soyez de notre côté, pas contre nous. Pour dénoncer les violences ou les injustices lorsqu’elles se déroulent sous vos yeux et surtout ne pas y participer. Il est de votre devoir de prendre du recul et de la hauteur sur votre façon de voir le monde et essayer de comprendre le nôtre. À commencer par ces petites phrases du quotidien qui semblent anodines mais qui font mal à celles qui en sont les victimes.
D’ailleurs arrêtons de fustiger le mot victime. Nous ne nous victimisons pas, bien au contraire nous observons, nous dénonçons, nous agissons.
Messieurs, soyez acteurs d’un monde meilleur, plus juste. Mesdames, soyez unies.