Aaah l’été, les barbecues, les shorts, le rosé, la mer, le sable chaud et un bon bouquin. Farniente. En France, nous attendons l’été comme Ned Starck attend l’hiver, mais ça se termine un peu mieux quand même.
Toute l’année nous attendons ces quelques mois pour faire le plein de vitamine D. Mais bien évidemment, plus que les verres en terrasse, ce sont les vacances que nous avons en ligne de mire !
Ces quelques semaines, pour les plus chanceux, où nous rêvons d’enfiler nos maillots de bain et de plonger nos corps encore blancs dans une eau à 20°C – 17 pour la Bretagne – en laissant derrière nous la frénésie du quotidien.
Si seulement c’était aussi simple. En réalité, pour beaucoup d’entre nous l’approche de l’été se traduit par la pression du « summer body ». Depuis le mois d’avril les magazines féminins et les influenceuses nous rabâchent les oreilles avec le « summer body ». Pour les moins bilingues d’entre nous, « le corps de l’été ».
Traduction ? Un corps parfait. Je ris. Pas de cellulite, pas de petit bidon, pas de culotte de cheval, peau ferme, boobs remontés et fesses rebondies. Cerise sur le body ? Une jolie peau déjà dorée et des cheveux naturellement beaux à la sortie de l’eau. Je ris, mais je ris.
Aussi, dès le mois d’avril, la gente féminine s’attelle à atteindre ces objectifs. Au programme sport à gogo, salade verte, eau citronnée, séances d’UV, crème anticellulite hors de prix et épilation impeccable.
Voilà comment ça se passe en réalité de mon côté : je ne fais rien en amont. Aussi, lorsque j’arrive sur la plage, j’ai toujours le même corps qu’en hiver. Parce qu’en réalité, j’aurais toujours une petite poitrine, un cul très rebondi (trop ?), des mollets à faire pâlir un maillot jaune et un petit bidon à raclette ou à barbec’ selon la saison. J’aurais toujours de la cellulite et des vergetures qui me rappelle ma chère puberté.
Quand j’arrive sur la plage je suis blanche, très blanche. Mieux encore, j’ai encore les marques de maillots de l’été dernier. Et comme j’ai plusieurs maillots de différentes formes que j’ai mis à différentes étapes de l’été, je vous laisse imaginer le jolie méli-mélo de couleurs. Mon premier bronzage est rouge vif, pour aller avec mon humeur lorsqu’on ose me parler de summer body. Et mes cheveux lorsque je sors de l’eau sont… bref ils sont là c’est déjà pas mal.
Alors faire du sport et manger équilibré toute l’année pour se sentir bien dans son corps, je dis oui, bien évidemment. Le reste, excusez-moi du terme, c’est de la connerie. Tout simplement.
Et en cette période où nos corps se dévoilent et nos complexes avec, je pense particulièrement et avec toute mon affection à celles dont le corps a été marqué par la maladie, un accident, une épreuve quelle qu’elle soit. Je pense fort à toutes ces futures mamans ou celles qui viennent de l’être et qui porte les marques physiques de ce moment de vie. Je pense aussi à toutes ces sportives qui se trouvent trop musclées, à toutes celle qui ont un « summer body » et à qui on impose le silence dès lorsqu’elles parlent de complexes. Je pense à toutes celles qui sont marquées par l’âge et qui n’osent pas dévoiler rides et peaux distendues.
Bref, si vous êtes comme moi et que la distance qui sépare votre serviette de l’eau vous semble interminable, que vous refusez une partie de volley ou de raquettes parce que vous ne voulez pas vous sentir observée et jugée, je pense à vous.
Mais ce qui me rassure c’est que, je pense que nous sommes très nombreuses à nous sentir ainsi, alors la prochaine fois que vous vous levez de votre serviette pour aller à l’eau, regardez autour de vous avec bienveillance et vous croiserez forcément des regards bienveillants. Et probablement au même moment, d’autres femmes, sur la même plage ou sur une autre plage au bout du monde se demandent pourquoi elles s’infligent cette souffrance. Mais toutes ensemble, c’est toujours un peu plus facile.
Sinon, on ne se ferait pas un barbec’ ?