Le 8 mars approche à grands pas. Une journée qui je le rappelle est dédiée à la lutte pour les droits des femmes. Ce jour-là, messieurs, n’offrez pas de chocolats ou de fleurs et chers amis du marketing ne faites pas de promos sur les aspirateurs. Donnez-nous des droits. Franchement, on préfère. Et souvenez-vous : le karma existe.
En 2018, j’écrivais un article en guise de piqûre de rappel sur les fondations et le rôle de cette journée et j’y ajoutais un rapide bilan du chemin parcouru et de celui qui reste à parcourir. Et il y a un point sur lequel j’aimerais revenir : l’égalité des salaires.
Tout d’abord il faut savoir que légalement – en pure théorie donc – un employeur se doit de respecter le désormais très fameux ‘à travail égal, salaire égal’. Malheureusement, le machisme l’emportant sur la loi, et puisque des contrôles ne semblent pas utiles, la plupart des employeurs n’estime pas nécessaire de payer les femmes à leur juste valeur ou pire de leur donner des postes à responsabilités.
En même temps, comprenons-les ! Il est extrêmement risqué d’embaucher une femme à un poste important : sa gestion des émotions étant totalement liée à son cycle hormonal, ses humeurs guident alors son comportement et elle agit la plupart du temps comme une vraie hystérique. De plus – on le sait – lorsque les femmes deviennent mères, nous atteignons des sommets : elles se désinvestissent totalement de leur travail au profit de l’enfant. Ce n’est pas gérable, voyons.
Oups, un instant… pardon je me trompe ! Ça c’est le discours sans fondement tenu par des personnes ignorantes (ou misogynes, mais c’est la même chose). Alors remettons l’église au centre du village, les barres sur les t et les points sur les i : on vous ment. Oui je sais, je suis également choquée, mais apparemment l’espèce humaine, en dépit des apparences, ne serait pas si bienveillante.
Mais je vous rassure messieurs (ou mesdames, d’ailleurs !) : nous gérons les fluctuations hormonales que nous infligent notre corps beaucoup mieux que ces hommes à qui l’on pardonne leur comportement sous couvert d’être… des hommes. Preuve à l’appui dans les situations suivantes :
Situation 1 :
- « Bernard a piqué une gueulante en réunion ?
- Oui, mais bon tu sais, il est strict, ça file droit, mais au moins le travail est fait ! »
Situation 2 :
- « Julie a piqué une gueulante en réunion ?
- Oh la la la, mais qu’est-ce qu’elle a ? Elle a ses règles ou quoi ? Rires gras. »
Un air de déjà vu ?
Bien au-delà des discriminations et des injustices du ‘train-train’ quotidien mesdames, nous devons oser davantage. Pourquoi ? Parce que nous avons notre part de responsabilité : nous ne demandons pas, nous ne négocions pas, nous restons à notre place. Comme on nous l’a appris. Bien sûr, notre attitude est directement liée au formatage et aux injonctions que l’on nous impose depuis notre plus tendre enfance. Mais quand même. Nous sommes des adultes, nous sommes conscientes de l’absence de fondement de ces inégalités, alors agissons. Chassons ce vilain syndrome de l’imposteur, marchons la tête haute et faisons entendre notre voix.
Pourquoi cela est important ?
- Parce qu’être payé à sa juste valeur n’est pas un privilège que nous fait notre employeur, c’est normal. Ben ouais…
- Ensuite, parce qu’« il n’y a que ceux qui demandent qui obtiennent », comme me l’a encore répété ma meilleure amie il y a quelques jours.
- Et finalement parce que l’argent et par conséquent l’indépendance économique est l’un des principaux leviers de l’abolition des inégalités entre les hommes et les femmes.
Insister pour être payée à sa juste valeur, c’est gagner en indépendance. Une indépendance économique, mais psychologique également. C’est rendre aux femmes leur place légitime dans la société. L’homme n’est plus en charge de faire vivre son foyer et la femme de l’entretenir. Caroline Ingalls approuve.
Ici, je parle de choix. Je parle également d’une porte de sortie pour les femmes victimes de violences qui ne peuvent quitter leur foyer par manque de moyen. Et en tirant le fil, je parle de l’accès aux sphères décisionnelles et aux antres du pouvoir.
L’argent, c’est le nerf de la guerre. On ne peut pas et on ne doit pas sous-estimer notre valeur économique. C’est de notre liberté qu’il s’agit. Alors allez chercher cette p***** d’augmentation.
Sur ce, je vous souhaite un merveilleux dimanche soir ✊