Lundi nous étions le 7 octobre. Cela a fait un an. Un an, c’est à la fois très court et très long. Un an, c’est le temps nécessaire pour faire le tour du monde, faire un bébé, construire une maison, apprendre à marcher, apprendre à lire, changer de vie…
Pour ma part, un an c’est environ 365 Activia consommés, environ 60 tablettes de chocolats ingurgitées (miam), 25 billets de trains et 3 billets d’avion achetés, 1 très beau voyage, 53 apéros entre potes, 45 anniversaires fêtés (et 360 souhaités, merci Facebook), un enterrement, un mariage, 4 naissances et 18 spectacles vus.
C’est également, 50 newsletters envoyées.
Eh oui ! Il y a un an, le 7 octobre, j’envoyais la toute première newsletter Bobonne « Balaie-moi un dimanche ». Pour mettre un peu de paillettes dans vos vies au crépuscule du weekend. Depuis, chaque dimanche, vous et moi nous donnons rendez-vous. Un rendez-vous complice, intime, à l’abris des regards et à la vue des mots.
Au commencement, nous étions cinquante. La grande majorité étant mes amis. Qui se sont inscrits naturellement, et sans pression aucune de ma part ! Merci à eux d’avoir joué le jeu. Ce sont les meilleurs, sachez-le.
Et puis vous êtes arrivés. Petit à petit. Parfois dix en une semaine. Et nous avons été de plus en plus nombreux. 100, 200, 300, 400. Aujourd’hui nous sommes un peu plus de 500.
500… c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Je trouve ça incroyable. Merci vraiment, sincèrement, à tous d’être là et de me lire. Vous êtes les meilleurs lecteurs du monde. Si, c’est vrai ! J’ai fait une étude auprès de tous les lecteurs du monde, et c’est vous les meilleurs. C’est comme ça, acceptez-le !
Je vous raconte mes états d’âmes, je vous partage mes coups de gueule, je vous livre des extraits de mon roman. Vous suivez mes humeurs et mes envies. Et très souvent, vous me répondez. C’est ma plus belle récompense. Lorsqu’un petit mot doux arrive dans ma boite mail. Pour réagir. Vos retours sont toujours extrêmement enthousiastes, positifs, bienveillants et plein de respect. Ça redonne fois en l’humain, je vous le dis.
Vous n’êtes pas qu’une liste de 500 personnes abonnés à Bobonne. Vous êtes Marine, Dominique, Aurélie, Isabelle… Vous êtes mes lecteurs et mes lectrices, je commence à vous connaître, savoir ce que vous aimez, ce que vous détestez. D’ailleurs, soit dit en passant, le sujet ‘poils’ vous a énormément plu, bande de fléministes que vous êtes !
Parfois il est difficile de tenir le rythme. J’ai un travail relativement prenant, une vie sociale assez riche, alors trouver du temps pour écrire n’est pas une tâche facile. Et pourtant, vous écrire est un des moments que je préfère de la semaine. Ma petite bulle de douceur. Lorsque le dimanche vers 14h, je me blottis dans mon canapé et que je me dis « de quoi vais-je leur parler aujourd’hui ? ».
On m’a récemment soumis l’idée de faire du stand-up (coucou Mégane F. !). Pour ceux qui ne me connaissent pas dans la « vraie vie », je suis plutôt la rigolote de service, celle qui sourit facilement (et souvent), fait des blagues (souvent nulles) et rigole beaucoup aux blagues des autres. Lorsque je raconte une histoire, je la vis réellement, je remets les choses en scène, parce que ça m’amuse. C’est un de mes mantras : une journée sans rire est une journée perdue. Et si vous êtes là, c’est que vous devez être un peu comme moi, avouez !
J’ai fait du théâtre pendant deux ans lorsque j’étais ado. J’ai même fait une représentation. J’ai adoré ça mais ma place n’est pas là. Elle est derrière cet écran. Parce que j’aime cette barrière qui me permet d’être plus libre… ironique n’est-ce pas ? Cachée derrière mon écran j’écris librement. C’est un des grands maux de notre époque, mais aussi un énorme levier de liberté.
Oser s’exprimer publiquement n’est pas chose facile. J’étais de ceux qui ne lèvent pas la main en classe mais qui attendent que quelqu’un d’autre le fasse. Par peur du ridicule, de passer pour l’idiote de service, ou parfois par timidité. J’émets très souvent mon opinion, j’adore les débats et l’expression orale me sied plutôt bien mais si je vous avais en face de moi, je me sentirais toute petite, trop petite.
Je trouve qu’on n’ose pas assez. Nous avons tendance à rester là où nous sommes censés être. Surtout nous, les femmes : personne ne nous demande de nous exprimer. Inutile, les hommes s’en chargent à notre place. Heureusement, c’est en train de changer. Ça a changé. Grâce à des femmes qui ont osé. Qui se sont exprimées. Grâce à des hommes aussi qui nous voient comme leurs égales. Mais encore faut-il oser. Tout le temps, tous les jours.
Parce qu’au final qui suis-je pour vous raconter mes états d’âmes et mes coups de gueule et prétendre que ça vous intéresse ? Je ne suis personne.
Je suis peut-être juste, celle qui a osé.