Le weekend dernier, chaudement blottie contre mon plaid et tisane à la main, je me suis lancée dans le visionnage du reportage Netflix “The social dilemma” ou “Derrière nos écrans de fumée” en français.
La dernière fois que j’ai eu une idée aussi mauvaise, c’était en 2005 et il portait une gourmette en argent au poignet.
J’aurais pu regarder pour la énième fois un épisode de Friends. J’aurais pu aller faire un tour dans les rues de Montmartre. J’aurais pu prendre un bon bouquin (un Jane Austen au hasard) ou mieux encore, j’aurais pu aller au lit. Mais non. Moi, j’ai décidé d’appuyer très fort sur le bouton rouge de la télécommande. Celui de Netflix en l’occurrence, avec option : “nous vivons dans un monde pourri”.
Alors, pour ne pas me sentir seule, je vous partage le résumé du documentaire. Ne me remerciez pas.
“Dans ce documentaire inédit, des spécialistes, des militants ou encore des anciens employés des géants de la technologie nous ouvrent les yeux sur la vérité cachée derrière nos écrans. Ils sonnent l’alarme concernant certaines de leurs inventions, qui provoquent des addictions et déstabilisent les démocraties.”
Voilà. Le décor est planté : “alarme”, “addiction” et “démocratie”…
“Trump a aimé ça” nous dit Facebook.
Bref, je ne veux pas sortir la carte “c’était mieux avant”, mais tout ça ne serait pas arrivé avec un Nokia 3310. Enfin, comme dirait Tim (Cook) en parlant du trop célèbre Facebook de Mark (Zuckerberg) : “Si vous ne payez pas pour le produit, c’est que vous êtes le produit.” Un postulat qui arrange bien son business, car vu le prix d’un iPhone, nous ne risquons pas de nous méprendre : nous ne sommes pas le produit !
En parlant de Mark (Zuckerberg, toujours), je pense qu’il s’est un chouïa emballé. Pour un geek qui voulait se venger de son ex (toute l’histoire ici), il a créé l’un des outils les plus puissants pour renverser une démocratie. Ce n’est pas de moi, ce sont les paroles de tous ses copains de la Silicon Valley qui essaient de se racheter une conscience après s’être fait des c****** en or.
Alors qu’il aurait pu juste lui envoyer un message d’insulte, lors d’une soirée alcoolisée comme nous l’avons tous fait. On n’en serait pas là aujourd’hui.
Ceci dit, je dois mettre un peu d’eau dans mon vin. Je ne vais pas faire comme si je découvrais les côtés pernicieux des réseaux sociaux et de Google. Je travaille dans le digital, je connais les algorithmes, je connais les conséquences. Pire, j’y contribue probablement un peu.
Néanmoins, je suis intimement persuadée qu’on peut renverser la vapeur et que si le pire de l’humain y réside, le meilleur aussi : #metoo en est la parfaite illustration. Et la survie de Britney Spears en dépend (#freebritney). Et que serait un monde sans Britney ?
À notre toute petite échelle, il y a des petites choses que nous pouvons faire sur les réseaux sociaux pour changer la donne.
Tout d’abord arrêter de réagir et prendre le temps de peser nos mots. Puis vérifier les informations, croiser les sources, les versions.
Il y a toujours plusieurs versions à une histoire, demandez à Ross et Rachel (pour ceux qui n’ont pas la réf’ c’est par ici).
Et surtout, arrêtons de faire semblant. Arrêtons de ne montrer que les belles choses de notre vie.
Si notre vie à toutes et tous était faite de smoothie détox, de cours de yoga, de paysages magnifiques, de jobs incroyables, de maisons au bord de la mer, de miracle morning et de cakes au chocolat fait maison, ça se saurait.
Ça se saurait car nous serions tous morts d’ennuis dans une vie aussi parfaite.
Je ne dis pas qu’il ne faut pas montrer la beauté de ce monde, ni nous vanter de nos efforts pour atteindre nos objectifs mais essayons d’être un peu plus honnêtes, un peu plus authentiques. Envers les autres mais également envers nous-mêmes.
À ce sujet, pour celles et ceux que ça intéressent, je lance un challenge sur Insta. Le concept : être imparfait·e.
Avec un peu de bol, je vous livrerai ma recette très healthy de pâtes au beurre salé et je vous partagerai quelques “moments de grâce” – comme dirait NKM – de mes trajets domicile-travail.
Remercions Mark et ses acolytes de m’avoir inspiré ce billet d’humeur et coupons nos notifications dès ce soir. 💪
Bon mois d’octobre à toutes et à tous !