J’ai essayé de trouver une thématique plus légère. J’ai écrit quelques lignes sur le printemps et le pollen, sur la fête des grands-mères et les relances d’Interflora mais même les élections présidentielles françaises m’ont semblé soudainement plus légères que la situation en Ukraine. D’ailleurs il est intéressant de voir comme nous abusons du terme “situation”. Comme si nous n’osions pas dire tout haut ce qui “se passe là-bas”. Est-ce de la pudeur ? Est-ce la difficulté de réunir dans une même phrase l’Europe et la guerre ? Une distance volontaire que nous mettons pour retourner plus facilement à nos apéros, nos balades en forêt – en même temps, il fait super beau en ce moment – et aux défilés de la “fashion week” ? Probablement un peu de tout ça. Alors pourquoi Poutine ? Parce qu’on n’avait pas vu un mec qui fait du cheval torse nu avoir un rôle géopolitique si important, depuis Nuage Dansant dans Docteur Quinn. Sauf que Nuage Dansant, lui, s’attirait les ennuis en défendant sa tribu. Alors que Poutine, lui, attaque les voisins gratos, comme ça sans raison. Deux salles, deux ambiances.
Enfin, sans raison de notre point de vue. Parce qu’il semblerait que, du point de vue de Poutine, ce soit justifié. Après tout, les dictateurs, c’est comme les cons, ça ose tout. Et puis il n’agit pas seul Poutine, il n’est pas (complètement) fou, il a des alliés. Des alliés tout aussi humanistes que lui : Bachar, Maduro, Kim Jong, tout ça. Une petite ribambelle de joyeux lurons qui se refilent des bonnes pratiques de stratégie d’oppression des peuples. À l’école de la dictature, on se marre, je vous raconte pas. Bref, personne n’a autant foutu le bordel sans raison depuis Daenerys dans la dernière saison de Games of Thrones. Vous savez, ce moment où elle se sent trahie par tous, et fout littéralement le feu à toute une ville à dos de dragon. Vous direz ce que vous voulez, mais si on avait dû mettre une ville à feu et à sang à chaque fois que quelqu’un (un mec) nous avait trahies, nous ne serions plus là.
En attendant, la démocratie s’est pris une sacrée claque dans la gueule. À l’aube des élections françaises, tâchons de ne pas l’oublier. D’ailleurs, c’est le moment de ressortir les archives et d’aller voir du côté de nos représentants politiques, lesquels se sont acoquinés avec l’école de la dictature. Sous couvert de relations diplomatiques, à l’avenir, la mauvaise Vodka ne passera plus et nous laissera un goût amer dans la bouche. -Ce goût-là, c’est celui de la guerre initiée par la démesure de l’égo et du ressentiment.