La série événement The Bold Type, au ton féministe juste et nuancé, vient d’annoncer qu’elle repartait pour deux saisons supplémentaires et pour notre plus grand bonheur.
The Bold Type aurait pu être « la série de trop » pour adolescent. Tel un Gossip Girl qui nous emmène dans des sphères inaccessibles et des vies aux antipodes des nôtres ou des Girls aux problèmes trash et aux vies torturées. Mais non. Véritable ode au Girl Power, The Bold Type, nous plonge dans les coulisses d’un magazine féminin et dans la vie imparfaite de trois filles comme nous. Ca fait du bien.
Le pitch
The Bold Type, se déroule dans la rédaction du magazine féminin Scarlett. On y retrouve Jane, qui accède au poste rêvé de rédactrice après plusieurs années passée comme assistante, Kat, directrice des réseaux sociaux et Sutton, assistante de rédaction qui rêve de mode.
Pourquoi on aime ?
Une génération encensée
La première scène ? Un selfie des trois amies à l’entrée de la rédaction de Scarlet pour immortaliser le tournant de carrière de Jane. L’empreinte générationnel est là.
Enfin, une série, qui montre la puissance positive des réseaux sociaux et la portée bénéfique qu’ils peuvent avoir. Et puisque c’est une série juste et nuancée, elle montre aussi le coté négatif de ces usages, les dérives et les excès liés.
Et c’est là, toute la beauté de cette série : elle ne se contente pas de dénoncer pour dénoncer, mais essaie d’apporter un point de vue objectif sur chaque sujet qu’elle aborde. Elle casse ainsi l’image narcissique des millenials. Ils sont représentés dans la série comme des êtres humains (et oui!) avec leurs nuances, leurs défauts mais surtout une ouverture d’esprit qui leur permet d’observer le monde via plusieurs prismes (en voilà une bonne idée!).
Des thématiques parfois lourdes abordées intelligemment
The Bold Type, en une saison, aborde des sujets lourds et parfois difficiles à traiter : l’homosexualité, l’homophobie, le viol, la maladie, la religion, l’immigration ou encore le porno. Ce qui est – une fois de plus – intéressant c’est l’objectivité avec laquelle est traitée chacune de ces thématiques.
Les personnages concernés vivent et abordent ces sujets à leur manière. Cela nous apporte un point de vue nuancé et nous aide à comprendre certaines réactions ou certains choix. Et surtout, nous confirme que si chacun d’entre nous s’armait de bienveillance plutôt que de colère, notre monde en serait meilleur (quelle surprise !).
Leurs problèmes sont les nôtres
Kate, Sutton et Jane ont de vrais problèmes de la vraie vie. De choix de carrière en négociations de salaires en passant par des problèmes de coeur ou de bagages émotionnels, ces filles la nous ressemblent. Et elles essaient d’avancer avec le plus de maturité possible.
Dans la plupart des séries, nos héroïnes ont des familles exceptionnellement dysfonctionnelles (alors pas dysfonctionnel « Lannister » mais un peu fucked up quand même, type Bass). Et c’est, la plupart du temps, ce qui justifie leurs comportements excessifs et plein de dérives.
Dans The Bold Type, nous sommes face à des inquiétudes de la vie de tous les jours. Devrais-je prendre un travail mieux rémunéré mais qui me plaît moyennement ou choisir mon dream job mais manger des pâtes ? Ou encore, est-ce que ce mec là, me plaît réellement ou est-il un moyen de guérir ou prouver quelque chose ?
Au-delà de leur maturité exemplaire, elles restent humaines et et ont parfois envie d’exploser. Alors elles hurlent (ci-dessous), tout simplement , tellement une situation les étouffe. Un air de déjà vue ? Combien d’entre-nous ont eu envie de suggérer une salle insonorisé au boulot pour relâcher la pression ?
Bref, elles nous amène à réfléchir par nous-même, à prendre du recul elles nous montre que la vie n’est pas une fatalité. Rafraichissant.
Le prince charmant est old school
La première bonne nouvelle de cette série, c’est que la romance n’est pas au cœur du sujet. Ce sont des femmes. L’amour, le romantisme, le sexe font partie de leur vie. Mais pas que. Comme nous, une fois de plus. Leur vie est rythmée par leur travail, leurs amis, leurs rêves et parfois leurs mecs. De plus, elles prennent leurs relations en main : elles prennent des décisions, provoquent des conversations, ne tombent pas dans le drama, essaient d’être matures et n’attendent pas que le prince charmant viennent les sauver. La vraie vie, en somme.
On veut leur boss !
Évidemment, un des personnages phares de la série est la délicieuse Rédactrice en Chef de Scarlett, Jacqueline Carlyle. Le genre de boss qu’on rêverait toutes d’avoir. Bienveillante et vrai leader de ses équipes, elle arrive toujours à se faire respecter tout en tirant nos trois héroïnes vers le haut. Elle garde son calme et à toujours cette petite phrase motivationnelle et rassurante en poche. De plus elle décide de réorienter la ligne éditoriale du magazine sur des sujets moins girly et plus féministes, tout en tenant tête au comité de direction pour défendre ses convictions et sauver son équipe. On l’adore.
C’est drôle et piquant à la fois !
Elles sont drôles, elles ont de la répartie et en use brillamment. Elles arrivent à élever leurs points de vue de façon pertinente et rondement menée. La pro dans ce domaine, c’est Sutton, notamment dans cette scène ou elle postule en interne pour un poste pas réellement en lien avec ses études. Savoureux.
Girl Power oui, mais à des fins utiles
Elles ne sont pas féministes, parce qu’il faut être féministe. D’ailleurs, seule Kat se revendique féministe, les autres se comportent simplement comme si ce débat n’existait pas tout en admettant que les hommes et les femmes ont leurs différences malgré tout. Un réalisme progressiste extrêmement intéressant.
L’amitié et l’humain sont les clés du bonheur
Si vous en doutiez encore, savoir s’entourer de gens qui vous aiment pour ce que vous êtes est primordial dans la vie. Ces trois la, sont de vraies amies, qui s’engueulent et se réconcilient sur de vrais sujets. Une belle ode à l’amitié et aux rapports humains.
The Bold Type nous propose une série féministe, mais sans misandrie d’une génération qui inspire. On se reconnaît un peu en chacune d’elle et elles montrent l’exemple. Force, caractère, joie de vivre, peines. La femme comme elle est. On aime, on adore, on adhère et on attends les deux prochaines saisons avec impatience.