Vous avez remarqué à quel point lorsqu’on est célibataire, on est forcément malheureux ? Comme si le célibat était associé à un état d’âme obligatoire de négativité… Vous êtes seul(e), DONC malheureux(-se) et vous finissez par le croire, l’intégrer et le vivre comme ça.
Ce qui est génial quand tu romps quatre mois avant tes 30 ans, c’est qu’en société tu ne te sens pas du tout incomprise, les gens ne te jugent absolument pas et ne sont pas sans cesse en train de te demander pourquoi tu n’arrives pas à te caser… Et tu n’as pas à répondre à toutes ces questions débiles au sujet de ta maladie rare qu’est le célibat :
« Et du coup, tu viendras seule au mariage ? »
Réponse dans ta tête : « Non, je pensais ramener Jean-Hubert et Fredo, récemment rencontrés sur Tinder, mais je ne suis pas sûre qu’ils « fit » avec l’ambiance ! » (Vous me ferez penser à vous parler de Tinder, tiens !)
(Je tiens à rappeler que lorsque je deviens hostile, je ne parle jamais de mes amis qui, comme vous l’avez compris, sont des êtres géniaux et exceptionnels. En d’autres termes, s’il vous plait, s’il vous plait, continuez à m’inviter à vos mariages, c’est ma seule chance de rencontrer quelqu’un !)
« Mais du coup tu ne veux pas d’enfant ?»
Réponse dans ta tête : « Mais quel – est – le – RAPPORT ? »
Est-ce que je flippe à l’idée de ne jamais retrouver quelqu’un et ne jamais avoir d’enfant ? OUI !
Est-ce nécessaire de souligner que je ne rajeunis pas et que mon horloge biologique me rattrape ? NON, JE NE CROIS PAS !
« Et donc, le soir tu sors, ou tu fais quoi ? »
Réponse dans ta tête :
« Oh ben, le soir, moi et mes autres amis célibataires en marge de la société, on boit de l’eau de vie autour d’un feu, on danse et on fait l’amour tous ensemble, c’est génial, tu devrais essayer ! »
Alternative :
« Non, idiote, j’ai 30 ans, j’ai enfin réussi à avoir le poste que je voulais, je bosse comme une connasse jusqu’à 21h tous les soirs, ce qui explique pourquoi j’ai grossi (EN PLUS OUI ON GROSSIT), car je n’ai plus le temps de faire de sport ou de m’alimenter correctement mais j’ai maintenant les moyens de m’acheter plein de crèmes anti-rides et de me faire livrer à bouffer tous les soirs si j’en ai envie ! »
Mais bien sûr, ils essaient juste d’être gentils, maladroitement certes, mais ils s’intéressent, alors tu joues le jeu et clope au bec (oui parce que toute célibataire qui se respecte fume, et NON on ne compense pas !), et verre à la main (telle une femme libérée, délivrée) avec évidemment l’air totalement détaché tu réponds :
« Non, mais attends, dans la vie, il faut foncer, tu vois moi, j’y suis allé, j’ai pris ma vie en main, je suis tellement sereine avec moi-même maintenant, je vais aller tout au bout de mes rêves, t’es d’accord avec moi, hein, Jean-Jacques, bon allez ressers-moi une coupe ! ».
Alors qu’en vérité, émotionnellement parlant, ta vie ressemble à peu de choses près à la ligne 13 du métro parisien en heure de pointe.
» On démarre ! Ah cool ça avance !
– Ah non… problème de voyageur, c’est pas grave, soyons patient, ça va bien finir par redémarrer !
– Ça y est, on est repartis !
– Ah ben non, problème de signalisation.
– Ah c’est bon cette fois c’est la bonne.
– Ah ben non, panne de courant !
– Non mais là carrément quoi les gars, panne de courant, on reste qué-blo combien de temps exactement dans le noir sans aucune visibilité ? »
Et bien, c’est bien ça le problème, on n’en sait rien… il va falloir faire les montagnes russes encore pas mal de temps, et ça ne s’arrête jamais au final alors autant s’y habituer, car ta vie ne sera pas résolue le jour où tu enterreras ton célibat, le bonheur ça se cultive tous les jours, chaque instant, MAINTENANT.
On ne peut pas attendre la prochaine action qui est supposée nous faire aller mieux : avoir un mec, avoir une prime, changer de job, avoir un enfant, se marier, faire le tour du monde, le départ des enfants, la retraite… WOOOOH LES GARS, réveillez-vous là, c’est pas ça la vie !
La vie ce n’est pas attendre, la vie c’est les petits plaisirs de chaque jour, un beau paysage, un moment privilégié avec une personne qui nous est chère, un fondant au chocolat, et tant d’autres !
Evidemment le problème avec nous les femmes, c’est que même si on applique à la lettre le concept du bonheur quotidien au travers des petites choses, un jour on est capable de dire quelque chose et le lendemain son contraire, ça s’appelle les hormones ! Si si, on est un peu tarées et on doit l’admettre, et c’est pour ça qu’on galère… on est dépendantes de nos émotions.
Alors il y a les jours avec, ceux où :
- j’ A-D-O-R-E mon job, mes collègues sont géniaux, ils sont supers drôles, il y a une super ambiance !
- Paris, mais j’A-D-O-R-E Paris, ça vie, ça bouge, c’est magnifique, tu peux trouver ce que tu veux à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, c’est magique Paris, MA-GIQUE.
- Un mec ? Mais pourquoi faire ? J’ai déjà pas le temps de m’occuper de moi alors d’un mec, oh la la, très peu pour moi, j’aime être libre moi ! J’ai d’autres priorités.
Et puis il y a les jours sans :
- Putain mais qu’ils sont lourds au taf avec leurs blagues de merde là, on peut jamais parler sérieusement, c’est IN-SUP-POR-TABLE !
- J’en peux plus de Paris, non mais vraiment, qui a envie de vivre dans le métro et la grisaille toute l’année ? En plus la vie est tellement chère qu’on ne peut même pas sortir !
- Non mais sérieusement, ça sert à quoi tout ça si on ne peut pas le partager avec quelqu’un ? Je vais finir seule mangée par mes chats, et tu vois tout foire, j’ai même pas de chats…
Alors l’idée les amis, c’est de multiplier les jours « avec », pour que ça devienne une semaine « avec », puis un mois « avec » et une année « avec », et le positif entraînant le positif, on appellera juste ça le bonheur…
9 comments
Ton article est absolument génial! Merci pour ce rayon de soleil pendant ma pause déjeuner et vu la tête de mon plat….il n’y avait rien de réjouissant!!!
Tu écris très bien alors continue à nous faire partager tes humeurs, ton quotidien, tes bons jours comme tes mauvais….et je ne dis pas cela parce que je fais partie de tes amis GE-NIAUX!
Gros bisous ma belle et keep the peach 🙂
Merci ma belle, pour ton soutien et ton amitié sans faille ! <3
C’est drôle, c’est frais et surtout c’est vrai ! Une bien jolie plume et beaucoup de talent m’dame 🙂
Merciiii beaucoup 🙂
Se marrer toute seule devant son ordi: check!
J’imagine bien Florence Foresti jouer ton texte! Ou alors toi?! Un one woman show!
Merciiii 🙂 Et ça serait un honneur que Florence Foresti joue mes textes 🙂 !
Cet article me parle, qu’est-ce qu’il me parle ! Je suis célibataire depuis très longtemps et je le vis bien grâce au Ciel.
Il faudrait que les gens arrêtent de voir le célibat comme le choléra et que le célibataire accumule les jours » avec ». Ne voir que le positif c’est comme ça qu’on reçoit le meilleur…
Merci Grâce ! Je suis ravie que l’article te plaise 🙂 Et oui en couple, ou célibataires, soyons juste heureuses !
[…] Tic-Tac, Tic-Tac, elle approche accompagnée de ses fidèles destriers : les cheveux blancs, les rides, le manque de sommeil, l’âge adulte, les mariages (ceux des autres), les enfants (toujours ceux des autres) et les « Uuh la, minuit, je vais y aller moi, on est que jeudi! ». Mais, surtout une pression de la société (lire la famille) qui attend de toi que tu fasses les mêmes choix qu’elle (« il serait temps, à ton âge »), parce qu’évidemment, ce sont les bons (hum!). (et d’autant plus pour les célibataires !) […]