Home Billets d'humeur Le blogueur, cet entrepreneur en manque de crédibilité.

Le blogueur, cet entrepreneur en manque de crédibilité.

written by Solène 8 novembre 2018

Blogueur et entrepreneur ? Au cas où certaines personnes aient encore des doutes, tenir un blog relève de l’entrepreneuriat. Décryptage. 

Aujourd’hui, je devais vous parler des midterms et du ravissement de voir un grand nombre de femmes dans les fonctions les plus hautes aux Etats-Unis, un vrai succès qui mérite d’être décrypté.

Et puis finalement, ce matin, j’ai pris le petit-déjeuner avec mon amie Charlotte qui tient le super blog Charlie Tuk Tuk sur les voyages (les vrais, ceux qui bouleversent nos vies) et j’ai changé d’avis. Charlotte c’était ma colocataire au Mexique, autant vous dire qu’on a vécu pas mal de trucs cool ensemble (non, pas que de la Tequila).

Et, parce que nous aurons toujours cette expérience qui nous lie et par conséquent cette ouverture d’esprit, cette liberté en nous et cette positive attitude que nous a enseignée l’expatriation, nous sommes restées amies.

Aujourd’hui, entre deux conseils pour optimiser nos blogs, un thé vert et un rapide update de nos vies amoureuses, nous avons échangé sur le regard des autres quant à nos activités et à quel point nous sous-estimions également nos expériences personnelles.

La vie secrète de Bobonne, le quotidien

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Les shootings de Bobonne – Céline par Florian Duval.

Même si Bobonne a été pensé à mi-chemin entre un blog et un média il se rapproche largement plus du blog, par son ton, sa ligne éditoriale et la personnalisation que je lui donne. 

Et lorsqu’on pense « blog », on pense influenceur et donc la plupart des gens pensent clairement qu’on ne fout rien de nos journées ! Alors, permettez-moi de balayer les clichés et vous dire comment ça marche les copains ! Car nos journées ne se résument pas à bidouiller un petit texte sur un site et poster deux photos sur Instagram

Rédiger un article avec un contenu pertinent, des sources fiables, une analyse ou critique de l’actualité ou de la situation requièrt beaucoup de rigueur et un travail intellectuel consistant. La rédaction à proprement parlé, doit être fluide et agréable à lire pour le lecteur et aussi sincère que possible. Le choix des mots est crucial, tant pour le sens général de l’article que pour éviter les mauvaises interprétations.

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Des sujets qui nous tiennent à coeur et qui ont vocation à faire avancer les choses quant aux droits des femmes.

Également, Bobonne étant engagé, le processus de rédaction inclut le fait de créer un impact et une prise de conscience sur les lecteurs. Et ce, tout en oeuvrant pour la technicité lié au référencement naturel et satisfaire l’ami Google. La recherche de photos est tout aussi importante, elle doit être réfléchie, rigoureuse et légalement viable.

Rajoutez à cet exercice, la gestion des réseaux sociaux qui sont de véritables médias et qu’il faut soigner presque tout autant que le blog. Mais aussi, la technique du site (bordel, mais c’est quoi une API ?), le design (toute aide concernant Photoshop est la bienvenue) ou la rédaction, mise en page et publication de trois newsletters par semaine.

S’en suivent les enregistrements des podcasts (ils reviennent bientôt d’ailleurs, pour votre plus grand plaisir) ou les multiples rendez-vous pour rencontrer toutes les merveilleuses personnes que je présente dans les portraits de femmes. 

Sans oublier les shootings de Bobonne qui prennent aussi un temps de réflexion et de réalisation considérable. Et enfin last but not least les réus de rédac avec ma Clothilde chérie qui nous abreuve de bonnes adresses food et d’une sélection culture chaque mois. 

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Le compte Instagram de @bobonnemagazine !

Une véritable entreprise

Parallèlement, il s’agit de monter une véritable entreprise. Aussi il faut en permanence réfléchir à la façon de gagner de l’argent. Et comme Bobonne a vocation à rester indépendant le plus possible et éviter au maximum l’intrusion des marques dans la ligne éditoriale, autant vous dire que le développement de projet en marge du site est crucial et demande un temps considérable de réflexion.

Le vide exploratoire

Il est important de précisé que très peu de gens sont à même de comprendre le métier de blogueur (parce qu’il ne le connaisse pas, tout simplement) et encore moins comment gagner de l’argent au travers de cette activité. Et bien, il n’y a pas un modèle économique possible mais 1000 (on ne peut pas tromper mille fois…).

Tout au début de Bobonne, avant d’entrer « dans le concret » j’ai donc passé beaucoup de temps à réfléchir (au sujet du nom d’ailleurs, qui m’a pris beaucoup de temps), analyser, prendre des décisions, revenir dessus, recommencer.

Ce temps-là, mon amie Charlotte le nomme très justement le « vide exploratoire ». Celui que tu passes à cogiter, donc.

Est-ce que je peux parler de ça ou de ça ? Et si finalement je faisais ça ? Et si je gagnais de l’argent comme ça, ou comme ça ? C’est rentable ? C’est viable ? Peut-être que les gens attendent ça ou ça de moi ? Ah oui mais si je fais ça je m’éloigne de ça ? Mais comme en France « travailler » est synonyme de « produire », de l’exterieur, l’impression d’inactivité est renforcée.

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Bobonne c’est aussi de la stratégie et un un modèle économique.

La réflexion permanente

En témoigneront nos conjoints respectifs ou amis les plus proches, nous cogitons en permanence. Nous analysons la façon d’améliorer le contenu, le design, créer de nouveaux projets ou modèles économiques tout en essayant de rester le plus authentique possible et de continuer à kiffer. 

Nous avons choisi des voies difficiles, risquées et qui ne prospèrent pas à la vitesse éclair. Mais comme toute entreprise qui se crée et ne gagne pas d’argent immédiatement et bien nous non plus. Mais nous travaillons dur pour donner un véritable sens à ce que nous faisons chaque jour. Nous sommes convaincues que ça finira par payer dans tous les sens du terme. Notre but ultime n’est pas de devenir riches (enfin si c’est le cas, nous ne cracherons pas dessus) mais bien de servir à quelque chose. (Oui, nous sommes des purs produits de la génération Y).

> > > Relire notre article sur « Les entrepreneurs auraient-ils la clé du bonheur ? » < < < 

Le syndrome de l’imposteur, l’ennemi juré de l’entrepreneur

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Le fameux syndrome de l’imposteur est l’ennemi juré de l’entrepreneur et il est renforcé par une société qui encense la stabilité. Quand je regarde mon parcours, puisque je l’ai vécu de l’intérieur, il me semble normal, classique, « rien de fou ».  Lorsque j’en fais le récit aux gens, j’ai parfois des regards désapprobateurs (quelle marginale!), c’est vrai. Mais le plus souvent des regards admiratifs. Et c’est à ceux-là que j’essaie de me raccrocher chaque jour.

Ces 14 dernières années, j’ai fait 4 ans d’études, écrit un mémoire (en anglais), vécu à Londres, Barcelone, au Mexique et à Paris. J’ai travaillé dans cinq boites différentes. Lors des élections mexicaines de 2012, j’ai fait du lobbying dans l’énergie renouvelable. J’ai été en déplacement pro régulièrement à Vegas (ce qui se passe à…), Berlin et Monaco. Dans la période post H1N1 et Cassez (Florence), j’ai contribué à redorer l’image du Mexique en France. J’ai développé Blueberry (blog de l’ère pré-Bobonne)j’ai monté deux boites: une agence de marketing (feu Brandcheck) et maintenant Bobonne.

Certains me trouvent instable. D’autres pensent que j’ai des couilles. La féministe que je suis rectifierait cette expression par « du courage ».

Et moi je vous dirais que mon courage, ma force, mes compétences professionnelles, mon optimisme et ma richesse intérieur viennent de mon instabilité. Et par instabilité, j’entends cette vocation à toujours être en mouvement. Sinon, ben…on s’emmerde, non ? Alors je vais la garder, si ça vous embête pas trop.

Alors qui ne fout rien de ses journées, maintenant ? 

 


En couverture, la blogueuse Chiara Ferragni, à la tête d’un empire. ©Alix De Beer. 


 

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1 comment

L'expatriation. Je me suis trouvée en me perdant. • BOBONNE 15 novembre 2018 at 16 h 48 min

[…] ceux qui arrivent à suivre ma petite vie, il y a quelques jours je vous parlais de ma copine Charlotte qui était ma colloc’ au Mexique. Ce qui m’a donné envie de vous parler d’expatriation. Eh […]

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