Hier après-midi, je suis allée dans une célèbre chaîne de magasins bio rimant en « bon » pour acheter tout un tas de choses en vrac. Des flocons d’avoine, des lentilles corail, des raisins secs et des oléagineux (pour mes en-cas) et des spaghettis au blé complet. Après tout, un esprit sain dans un corps sain, disent-ils !
Puis, je suis rentrée chez moi, j’ai versé le tout dans mes bocaux et préparé mes Tupperware pour la semaine. J’ai ensuite enfourché mon vélo électrique pour aller aider ma meilleure amie à monter les meubles pour l’arrivée des bébés (oui « des », mais ça va : elle gère).
Et là, je me suis dit, mais que s’est-il passé ? Presque hier, je mangeais un Mac Do en rentrant de boite à 7 du’ et aujourd’hui je monte des meubles pour enfants, je mange des flocons d’avoine et je ne tiens plus la route après 3 verres de vin.
Je ne les ai pas vus venir mes presque 35 ans. Saleté de Tupperware. Tout commence par là.
Acheter des Tupperware, c’est devenir responsable. Il faut se méfier, et ce, dès le premier Tupperware ! Au début vous allez acheter le Tupperware rectangle, classique. Mais très vite, vous allez vouloir différents formats, différents volumes pour vous parer à toutes les éventualités de la vie parce que :
« C’est quand même hyper pratique, Caro ! L’autre jour on a dîné avec un couple d’amis, j’ai eu la main un peu lourde sur la ratatouille et la tarte au citron maison mais, no problemo, ça m’a fait un super frichti pour le lundi midi au bureau et un super goûter pour les enfants ! ».
Rien ne va dans cette phrase : « dîner », « couple d’amis », « frichti » et qui dit encore « no problemo », franchement ? Je sais que la mode nous propose un voyage dans les années 80 cette année, mais laissons ses expressions à cette belle époque.
Que s’est-il passé ?
Est-il possible de revenir aux soirées vodka chips en finissant à 18 dans 20m2, s’il vous plait ? Est-il possible d’effacer les conversations parlant de l’épisio’ de Vaness’, du prêt immo’ de Julie et Pierre et des vacances annuelles à Arcachon pour laisser place à « J’ai trop envie de monter ma boite ! », « Là, je me chauffe pour un tour du monde » ou encore « C’est qui lui ? C’est le cousin de Pierre, tu me présentes ? ».
Alors, que s’est-il passé ?
Et bien, j’ai tendance à dire, rien. Juste la vie. Et heureusement elle ne doit pas être un tel cliché (ou si, si c’est ce que vous voulez !).
Elle n’est pas si binaire. Il n’y a pas un avant et un après. C’est une évolution. Elle est progressive, intimement liée à nos envies et rattachée à notre mode de vie. On peut être une extrémiste de la conservation alimentaire à 18 ans et passer sa vie dans les clubs électro’ à 45 ans. Il n’y a pas de règles. Il n’y a que des gens.
Tout est question d’équilibre, le vôtre. Pas celui que nous impose la société, la famille où nos amis. Et si vous perdez des gens en chemin, c’est qu’ils n’avaient rien à faire là. Vieillir, à mon sens, c’est ne plus tout accepter. C’est assumer qui l’on est, ce que l’on veut, qui l’on aime. Et c’est choisir qui nous entoure.
C’est surtout choisir qui nous entoure, d’ailleurs. Parce que lorsqu’on choisit bien, le reste n’a plus d’importance.
D’ailleurs on se fait une soirée Tupperware la semaine prochaine avec Caro, ça vous dit ?